La perpétuité requise pour Lelandais: une demande "attendue", selon Me Fabien Rajon

Croquis d'audience du 7 février 2022 de Nordahl Lelandais pendant son procès pour le meurtre de Maëlys de Araujo à la cour d'assises de Grenoble - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP
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Le père de Maëlys a "éprouvé le besoin de quitter la salle" lors des plaidoiries, selon son avocat
Interrogé sur l'état d'esprit de son client au terme de cette avant-dernière journée consacrée au procès de Nordahl Lelandais, Me Laurent Boguet déclare en direct pour BFMTV que le père de Maëlys a souffert face aux arguments de la défense ce jeudi.
"Son état d'esprit vacille un peu ce soir (...). C'est une période assez difficile, il lui faut entendre des arguments auquel il n'adhère pas", rapporte l'avocat.
Son client est notamment convaincu qu'un mobile sexuel est ce qui a animé Nordahl Lelandais pour le meurtre de Maëlys.
Joachim de Araujo a quitté la salle d'audience pendant les plaidoiries, alors qu'il tenait à y assister, poursuit Me Boguet.
"Les choses étaient en quelques sortes en train de raviver sa souffrance", raconte-t-il.
"Un regard plat, livide": Me Rajon revient sur l'attitude de Lelandais à son procès
En direct sur BFMTV, l'avocat de la mère de maëlys est également revenu sur le comportement de l'accusé tout au long du procès, et particulièrement durant ces deux derniers jours.
"Hier, pendant ma plaidoirie, j'ai regardé à plusieurs reprises Nordahl Lelandais, il n'avait aucune espèce de réaction. C'était assez stupéfiant", réagit-il.
"Pour tout vous dire, lorsque je croisais son regard, ça me surmotivait encore plus. Ce regard plat, livide, me donnait l'énergie d'avancer sans verser de larme et sans faillir", confie l'avocat.
Il ajoute que, tout au long du procès, il a senti l'accusé passif, presque indifférent.
"Je l'ai senti spectateur d'une forme de théâtre depuis son box, absolument pas concerné, alors que c'est son avenir qui se jouait"
Les réquisitions n'étaient "pas une surprise", déclare l'avocat de la mère de Maëlys
Sur BFMTV, Me Fabien Rajon, avocat de la mère de Maëlys, revient sur cette journée d'audience. Si les réquisitions n'étaient "pas une surprise" selon lui, "elles étaient attendues par bon nombre de Français".
Réagissant à la plaidoirie de Me Jakubowicz, avocat de Nordahl Lelandais, il raconte que plusieurs membres de la famille de Maëlys ont quitté la salle à ce moment-là.
"On sort de trois semaines d'assises, quatre ans et demi de procédure. Je peux tout à fait comprendre que la plaidoirie de mon confrère de la défense ait pu se faire sans les parties civiles", concède-t-il.
Me Alain Jakubowicz revient sur son choix de défendre Nordahl Lelandais
À l'issue de l'audience, l'avocat de Nordahl Lelandais revient sur la mission qu'il a dû porter tout au long du procès. Il explique son choix de défendre le meurtrier en soulignant une "responsabilité" qui incombe aux avocats.
"Il est important que des avocats quittent le confort de leur cabinet pour venir se coller à la réalité de ce qu'il y a de plus dur: assister un homme accusé des faits les plus graves et qui les a commis", entame-t-il devant les caméras.
Il revient également sur sa longue plaidoirie, loin de toute "flagornerie", estime-t-il.
"Si je pouvais être un exemple pour les futurs jeunes confrères, pour que toujours un avocat se lève quand la question des droits de la défense se pose, je considère que j'aurai rempli ma mission", déclare-t-il.
L'audience est terminée, verdict attendu demain
C'est la fin de ce quatorzième jour au procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de Maëlys de Araujo.
Après les réquisitions de l'avocat général et la plaidoirie de son avocat, les jurés devront délibérer demain dans la journée.
Le verdict est donc attendu ce vendredi.
L'avocat de Nordahl Lelandais demande 30 ans de réclusion criminelle
Au terme d'une longue plaidoirie, l'avocat de Nordahl Lelandais, Me Alain Jakubowicz, demande une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour son client.
Pour Me Jacubowicz, Maëlys est bien montée "volontairement" dans la voiture de Lelandais
Me Jacubowicz retrace à présent la chronologie de la soirée durant laquelle Maëlys a été tuée et sur le premier contact entre le meurtrier et la victime.
"Il ne s’agit pas de dire que c’est la faute de Maëlys, bien entendu… Mais qui est à l’origine de ce premier contact, dans la salle des fêtes? C’est Maëlys qui voit la photo des chiens sur le téléphone portable", estime l'avocat.
Il insiste notamment sur un point sur lequel son client est revenu en début de semaine, rétropédalant après ses aveux de vendredi: il affirme que Maëlys est montée dans sa voiture par elle-même. L'avocat affirme que la petite fille aurait crié si Nordahl Lelandais l'avait forcée à monter, et que des témoins auraient entendu.
"Cette petite fille n’avait rien à faire dans cette voiture. Très bien… Mais on n'a aucune autre explication crédible que celle de Nordahl Lelandais qui dit qu’elle est montée volontairement dans sa voiture", poursuit-il.
"Nordahl Lelandais nous ressemble", affirme Me Jacubowicz
L'avocat de l'accusé poursuit en brossant le portrait de son client. Nordahl Lelandais n'est pas un "monstre", il n'est pas "différent" de nous, déclare-t-il.
"Pardon de le dire en ces termes mais Nordahl Lelandais, il nous ressemble."
Il retrace le parcours de son client, un homme déçu après avoir idéalisé l'armée, et dont la vie de retour chez ses parents "ressemble à celle d'un adolescent attardé". Il revient également sur les témoignages de ses amis, qui le décrivent comme "une bonne personne".
"J’adore tous ces experts, capables de dire tout et son contraire! Vous n’avez pas entendu un ami, un témoin, venu dire à la barre que Nordahl Lelandais avait eu un écart sérieux. C’est le mythe du Nordahl Lelandais violent! On réécrit l'histoire en connaissant la fin", plaide-t-il.
En ouverture de sa plaidoirie, Me Jakubowicz charge les médias
Après ses deux confrères, Me Jacubowicz arrive à la barre.
"Comment défend-on un homme qui a tué un enfant? (...) Comment défend on un homme qui provoque la révolte et le dégoût?"
Ce sont des questions que l'avocat de Lelandais dit se poser depuis sa prestation de serment, et dont il trouve la réponse dans sa "confiance en l'homme".
Il poursuit sa plaidoirie en pointant du doigt un "monde où les médias ont plus de moyens que la justice".
"Demain les feux de la rampe s’éteindront. Les médias dirigeront leurs projecteurs vers d’autres drames. (...) En théorie, vous jurés, j’aurai du tous vous récuser ! Vous auriez dû arriver à ce procès sans avis. Mais à l’évidence vous avez été matraqués de rumeurs pendant 4 ans !", lance-t-il.
Le verdict attendu demain, annonce la Cour d'assises de Grenoble
Nordahl Lelandais connaîtra ce vendredi "dans la journée" la décision des jurés sur sa condamnation dans le cadre de son procès pour le meurtre de Maëlys.
Me Valentine Pariat évoque à la barre les recherches pornographiques de son client
À la barre, Me Valentine Pariat, autre avocate de Nordahl Lelandais, évoque pour sa part les agressions sexuelles pour lesquelles l'accusé comparaît également.
À propos des recherches pornographiques de son client, elle rappelle qu'"il y a de tout".
"On va isoler à dessein des mots clefs comme autant de trophées 'adolescentes, chaude, petits seins'. Tous les sites pornographiques autorisés ont une catégorie 'teens' !", clame-t-elle.
"Nordahl Lelandais n'a pas consulté de sites pédopornographiques avant les faits, contrairement à ce que vous a indiqué le procureur général !", poursuit-elle.
Me Mathieu Moutous est le premier avocat de Lelandais à plaider
C'est à présent au tour de la défense de s'avancer à la barre. Me Mathieu Matous est le premier à plaider. Il s'adresse aux jurés en les invitant à voir son client "à hauteur d'homme". "J'ai une demande, c'est que vous restiez mesurés", déclare-t-il.
Il revient sur la vie de Nordahl Lelandais avant les meurtres d'Arthur Noyer et de Maëlys de Araujo.
"Avant 2017, la vie de Nordahl Lelandais est d’une banalité totale. Une vie parfois misérable. Elle ne cadre absolument pas avec les faits qu’il a commis".
Me Moutous parle d'"un homme qui ne trouve sa place nulle part" et qui connaît une rupture dans son parcours.
"Malgré ces vidéos qu’il a pu filmer, il a su être respectueux de ses compagnes dans l’intime. Des rapports jamais imposés. Pas une compagne n’a fait l’objet de comportements violents ou déplacés", déclare-t-il.
À propos de Lelandais, "J'ai beaucoup de haine pour lui", déclare Colleen de Araujo
Interrogée sur la façon dont elle a vécu le procès depuis son ouverture, Colleen de Araujo parle d'instants "très durs, riches en émotions".
"J'ai beaucoup de haine pour lui. Beaucoup de tristesse et d'incompréhension. Il n'a vraiment pas tout dit. C'est malheureux, on sait qu'il a beaucoup de choses en lui et ça nous aiderait aussi à avancer", déclare-t-elle, interrogée par BFMTV.
Malgré tout, la jeune fille prononce un message d'espoir. "Il y a encore beaucoup d'humains bien sur cette Terre", lance-t-elle en remerciant tous les acteurs policiers et judiciaires qui ont participé à l'enquête.
"Je suis soulagée, libérée", témoigne la soeur de Maëlys sur BFMTV
Après les réquisitions de l'avocat général, la soeur de Maëlys, Colleen, s'est dite "libérée, soulagée" qu'une peine aussi haute ait été demandée.
"C'est le plus important, pour Maëlys et pour les autres enfants, qu'il soit en prison parce qu'il est dangereux et il peut faire encore du mal", poursuit-elle.
Des réquisitions "à la hauteurs des crimes de Lelandais", commente Me Fabien Rajon
L'avocat de la mère de Maëlys a également été convaincu par les réquisitions de Jacques Dallest ce jeudi matin. Selon lui, elles sont "à la hauteur des crimes commis par Nordahl Lelandais".
"Le procureur général a avancé méthodiquement, sérieusement ses réquisitions et qui est tombé sur une évidence: il faut être ferme quand on a Nordahl Lelandais dans le box des accusés", commente Me Fabien Rajon.
Selon lui, le mobile sexuel qu'a évoqué Jacques Dallest plane sur le procès depuis son ouverture: "Ça fait trois semaines qu'on l'a en tête en réalité".
"C'est ce que j'attendais", réagit la mère de Maëlys après les réquisitions
Après les réquisitions de l'avocat général, Jennifer de Araujo et sa fille Colleen ont exprimé sur BFMTV leur satisfaction.
"C'est ce que j'attendais, après on verra demain le verdict", déclare la mère de Maëlys.
Soulagement également du côté de la grande soeur de la fillette tuée par Nordahl Lelandais en 2017. "Il faut qu'il prenne le maximum", affirme-t-elle ce jeudi.
L'audience est suspendue
L'audience est suspendue, elle reprendra à 13 heures 30 avec les plaidoiries de la défense.
L'avocat général demande la réclusion à perpétuité pour Nordahl Lelandais
Jacques Dallest en vient à la peine qu'il requiert. Il demande la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Maëlys, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
"Comment le punir ? Celui qui assassine un enfant incarne la figure la plus impitoyable de la mort", avance-t-il.
"Vous avez détruit une vie en avril 2017. Puis en août 2017. Vous avez agressé deux jeunes enfants. Vous avez détruit des familles. Vous êtes un destructeur de bonheur. Un ravageur d’innocence. Le massacreur d’une enfant. Vous devez l’envoyer dans une prison de grand criminel. Grand criminel, grand prédateur."
Pour l'avocat général, "évidemment, le mobile est sexuel"
Après avoir retracé la "soirée terrible" durant laquelle s'est déroulé le meurtre de Maëlys, Jacques Dallest en vient au mobile de Nordahl Lelandais, qui pour lui est évident.
"On est bien sur un mobile sexuel. Évidement le mobile est sexuel. Il y a la consultation des sites pornos, et les attouchements sexuels sur petites cousines. Maëlys a été l’enfant à sa merci. Il l’a enlevé pour se livrer à des actes sexuels. On est sur de la prédation sexuelle", affirme-t-il.
Dans son box, Nordahl Lelandais ne bouge pas. Sans émotion apparente, il regarde l'avocat général.
Jacques Dallest détaille qu'en l'absence de traces ADN sur le corps de la petite fille, l'accusation de viol n'a pas pu être retenue. Mais il dit avoir "la conviction qu'un geste sexuel a été imposé à Maëlys".
"Moralement parlant ça peut choquer. Mais juridiquement parlant nous n’avons pas de quoi rapprocher le crime de viol à Nordahl Lelandais."
Nordahl Lelandais, "un polysexuel, pédophile, voyeuriste" dans les mots du procureur
Jacques Dallest poursuit en décryptant la personnalité de l'accusé, ainsi que sa sexualité.
"Nordahl Lelandais, c’est l’ami sympa. Le super amant. Le tonton gentil", entame-t-il, avant d'ajouter: "C'est un polysexuel, hétérosexuel, homosexuel, pédophile, escort boy, voyeuriste. J'ai compté sur un temps court, 25 maitresses et compagnes, dont 18 ont été entendues par les enquêteurs".
L'avocat général souligne que le problème se situe autour de l'attirance de l'accusé pour les enfants et le corps des jeunes filles. Il évoque notamment le cas des petites cousines de Nordahl Lelandais, qu'il a agressées sexuellement lorsqu'elles avaient 4 et 6 ans.
"Les pédocriminels savent toujours capter la confiance des enfants", assène-t-il.
Jacques Dallest, l'avocat général, est à la barre
"Dignité vérité justice , que doit on attendre d’un procès en cour d’assises? qu’on arrive à la vérité et que justice soit rendue", c'est en ces mots que l'avocat général, Jacques Dallest, ouvre cette nouvelle journée d'audience au procès Lelandais.
"On ne vous demandera pas d'obtenir des preuves mais d'avoir une conviction intime sur la culpabilité de l'accusé", adresse-t-il aux accusés.
Jacques Dallest revient sur l’extrême médiatisation de l’affaire, et retrace le travail de la cellule Arianne, qui a cherché si Lelandais pouvait être impliqué dans d’autres affaires non élucidées.
"Nordahl Lelandais n’est pas un tueur en série. Il a été condamné pour meurtre et va être jugé pour un second meurtre, mais ce n’est pas un tueur en série. C’est en revanche un psychopathe", soutient-il.
L'avocat général et la défense de Nordahl Lelandais à la barre ce jeudi
Cet avant-dernier jour du procès de Nordahl Lelandais consacré au meurtre de Maëlys est consacré aux requisitions de l'avocat général, le matin.
L'après-midi, les avocats de Nordahl Lelandais viendront également à la barre.
Le verdict est attendu vendredi, l'accusé encourt la perpétuité.
Hier, les parties civiles ont décrit Nordahl Lelandais comme "un pilleur d'existences"
Au treizième jour de l'audience, les avocats des parties civiles se sont longuement exprimées au sujet des souffrances causées par la perte de la petite fille.
Au cours de sa plaidoirie, Me Laurent Boguet, avocat du père de Maëlys, a décrit l'accusé comme un "pilleur d'existences".
"Il pille, c'est un pilleur d'existences et puis il s'en va, une fois qu'il s'est servi", a-t-il clamé à la barre.
Notre compte-rendu à retrouver ici.