Émeutes: les CRS affectés à la surveillance des plages rappelés pour renforcer les effectifs policiers

Un CRS maître-nageur-sauveteur, le 21 juillet 2004 sur la plage de Lacanau. (Image d'illustration) - Patrick BERNARD © 2019 AFP
C'est une situation que les maires des communes littorales espèrent voir s'arranger à l'approche des vacances scolaires. L'ensemble des CRS maîtres-nageurs-sauveteurs (CRS MNS) affectés à la surveillance des plages durant la période estivale ont été appelés à rejoindre leurs unités respectives, confirme le ministère de l'Intérieur auprès de BFMTV.com.
L'objectif: renforcer les effectifs face aux violences urbaines qui font suite à la mort de Nahel M., 17 ans, tué mardi par un policier à Nanterre. Cette mesure doit durer jusqu'à ce que la situation s'apaise.
Alors que l'été s'installe et que les vacances scolaires débutent le 6 juillet, plusieurs maires ont exprimé leur inquiétude face au départ de ces précieux surveillants.
"Pour le week-end, on s'est organisé, mais à partir de lundi, je ne sais pas comment faire", a commenté auprès de France 3 Olivier Colin, le maire d'Houlgate dans le Calvados qui a vu les CRS quitter les postes de surveillance des plages de sa commune.
Si les élus peuvent la plupart du temps également compter sur la présence des sauveteurs de la SNSM, le président de l'Union des maires du Calvados, Olivier Paz a demandé à la préfecture à ce que les policiers mobilisés soient rapidement de retour sur les plages "pour la sécurité des baigneurs", comme il l'écrit sur Twitter.
Une mesure qui s'appliquera jusqu'à nouvel ordre
Forcés de trouver une solution de remplacement, la plupart des élus ont pris des mesures rapidement, à l'image du maire de Lège-Cap Ferret en Gironde, Philippe de Gonneville, qui a annoncé la réduction des horaires de surveillance.
"Les horaires ont été modifiés : la surveillance estivale normale est de 11 heures à 19 heures, elle est désormais de 12 heures à 18 h 30, et nous hissons le drapeau rouge en dehors de ces horaires", détaille-t-il, toujours auprès de France 3.
Comme d'autres élus, il redoute la prolongation de cette mobilisation des CRS qui pourrait l'obliger à fermer certaines zones de baignade, alors que la ville accueille entre 120.000 et 150.000 touristes en été.
Une situation qui pourrait se répéter l'an prochain dans un contexte différent, au moment des Jeux Olympiques 2024: les CRS risquent d'être là aussi largement réquisitionnés. "Nous voulons conserver les CRS, d'abord parce que ce sont d'excellents sauveteurs avec l'expérience de la surveillance des plages girondines et landaises particulièrement dangereuses avec les baïnes, et très fréquentées l'été", conclut Philippe de Gonneville.