Emeutes d'Amiens-Nord: prison requise contre les cinq prévenus

Des habitants du quartier Nord d'Amiens, le 14 août 2012, rassemblés pour prendre à partie Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur. - -
De six mois avec sursis à trois ans, dont deux ferme, ont été requis mardi à l'encontre de cinq jeunes hommes jugés à huis clos devant le tribunal pour enfants d'Amiens. Ceux-ci comparaissent depuis lundi pour leur participation présumée aux émeutes d'août 2012 dans les quartiers nord de la ville. Le jugement est attendu dans l'après-midi.
Les prévenus, âgés aujourd'hui de 16 à 19 ans, mais tous mineurs au moment des faits, doivent répondre de dégradations, d'incendies volontaires et violences volontaires avec arme sur les policiers. Trois d'entre eux sont également poursuivis pour "association de malfaiteurs", l'accusation ayant mis en évidence un projet concerté d'émeutes.
"Condamner pour satisfaire l'opinion"
Les avocats des jeunes gens ont déploré ces réquisitions de condamnation, qu'ils jugent disproportionnées. Ils présentent leurs clients comme des "boucs émissaires". Pour l'un d'eux, Me Jérôme Crépin, "on propose de condamner pour satisfaire l'opinion".
Car les émeutes, dans la nuit du 13 au 14 août 2012, avaient produit beaucoup d'émotion. Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, s'était rendu sur place dès le lendemain. Au cours des heurts, dix-sept policiers avaient été blessés, certains par arme à feu, et plusieurs bâtiments publics, dont une école maternelle, avaient été incendiés.