BFMTV
Police-Justice

"Elle a sauté de la voiture en marche": elle raconte la tentative d'enlèvement de sa proche par un VTC

placeholder video
Nina Scaly est à l'origine d'une publication sur les réseaux sociaux racontant la tentative d'agression subie par sa belle-sœur par un chauffeur de VTC. Une publication devenue virale et qui a permis de découvrir que le comportement de ce dernier avait déjà été signalé par plusieurs femmes.

C'est une histoire qui fait beaucoup réagir, notamment sur les réseaux sociaux. Lucie, 24 ans, aurait été victime mercredi dernier d'une tentative d'enlèvement par un chauffeur Uber en région parisienne. Un récit qui choque, d'autant plus que ce chauffeur n'en était pas à sa première agression ou tentative d'agression.

Il est environ 22h30 ce jour-là quand la jeune femme commande un Uber en banlieue parisienne. "Dès le début, il ne va pas dans la bonne direction, il ne suit pas le GPS", explique sur BFMTV Nina Scaly, la belle-sœur de Lucie. Après cinq minutes de trajet, le chauffeur s'arrête et annule la course.

"Elle connait bien le trajet donc elle lui pose la question 'qu'est-ce qu'il se passe, on va où?'", raconte Nina Scaly.

"Ça en dit long sur l'instinct de survie qui a pris le dessus"

"Ça va bien se passer, ai confiance", lui répond alors le conducteur. Lucie lui dit qu'elle veut descendre, mais il ne s'arrête pas. La jeune femme prend la décision d'ouvrir la porte et de sauter du véhicule. "Il ne roulait pas extrêmement vite, elle ne s'est pas fait mal heureusement", raconte sa belle-sœur.

"Elle est quand même sortie d'un véhicule en marche et quand on est sur une personnalité aussi timide que la sienne ça en dit long sur l'instinct de survie qui a pris le dessus", poursuit-elle.

Le chauffeur avait déjà été signalé par d'autres femmes

Le soir même, Lucie fait un signalement sur la plateforme mais celui-ci reste sans réponse. Après un deuxième signalement, Uber lui explique qu'elle va être remboursée de sa course. "En même temps, il ne manquerait plus qu'on paie pour se faire agresser", commente Nina Scaly à notre micro. Il est également expliqué à Lucie qu'elle ne pourra plus être mise en relation avec ce chauffeur.

"Mais ça veut dire qu'il pouvait continuer à rouler et potentiellement s'en prendre à d'autres femmes", déplore sa belle-sœur.

Nina Scaly décide alors de faire un post sur son compte Instagram pour raconter la tentative d'agression qu'a subi sa proche. La publication est massivement partagée.

"J'ai reçu des milliers de messages, des centaines témoignaient d'agressions par des chauffeurs de VTC et une petite dizaine de femmes m'ont rapportée qu'elles avaient subi une tentative ou une agression par ce même chauffeur", raconte-t-elle.

"Elles ont été très choquées qu'il roule encore alors qu'elles l'avaient signalé", confie Nina Scaly.

"Comment les femmes qui n'ont pas cette exposition sont-elles accueillies?"

Face au soutien reçu sur les réseaux sociaux et avec les témoignages de ces autres femmes, Lucie décide de porter plainte, comme nous le révélons ce mercredi matin. Au début, raconte sa belle-sœur, la police ne veut pas prendre sa plainte car "il n'y a pas eu de violences". "C'est quand ils ont vu que c'était viral sur les réseaux qu'ils l'ont prise. Comment les femmes qui n'ont pas cette exposition sont-elles accueillies alors?", s'interroge-t-elle.

Le parquet de Créteil nous indique ce mercredi que la plainte a été classée sans suite car l'infraction est "insuffisamment caractérisée". De leur côté, les plateformes Uber et Heetch, sur lesquelles ce chauffeur exerçait, l'ont évincé.

Salomé Robles