EDITO - Affaire du Carlton: avant-dernière marche pour DSK

Dominique Strauss-Kahn en a-t-il fini avec ses "affaires"? Le parquet de Lille a requis un non-lieu dans celle du Carlton. Mais il reste une étape décisive.

C’est l’avant-dernière marche, avant la délivrance… ou le cauchemar pour DSK. Soit la juge Stéphanie Ausbart décide collégialement, avec les deux autres magistrats instructeurs lillois, de suivre le réquisitoire du parquet, et l’ancien patron du FMI sera définitivement tiré d’affaire. Soit la juge ne tient pas compte de l’avis du procureur du Lille, et alors Dominique Strauss-Kahn sera renvoyé devant un tribunal avec les autres personnes mises en examen dans ce dossier.

Pas de charges suffisantes

Le parquet, après avoir épluché les 33 tomes et 6800 cotes du dossier de l’instruction, a résumé ses réquisitions en seulement 6 lignes : à savoir qu’il n’existe pas de charges suffisantes à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn, et d’un autre mis en examen, l’ancien directeur régional d’Eiffage Jean-Luc Vergin, que le groupe de BTP a licencié depuis. Et que les douze autres acteurs du dossier sont susceptibles d’être renvoyés en correctionnelle pour "proxénétisme en réunion", et non pas aux assises pour "proxénétisme aggravé en bande organisée". En clair, le procureur estime que DSK n’est pas concerné, ce qui donne envie de dire: "tout ça pour ça".

D’après les avocats de l’ancien patron du FMI, la juge Ausbart devrait se prononcer assez rapidement, dans les semaines, voire les jours qui viennent, ça ne devrait pas trainer. Si les magistrats décident de le renvoyer devant un tribunal, le feuilleton repartira pour une année. Ce serait, je le rappelle, une décision contre l’avis du parquet. Dominique Strauss-Kahn n’a eu cesse de répéter qu’il ignorait avoir eu affaire à des prostituées rémunérées, tarifées, lors de ses parties fines, comme l’a rappelé hier Richard Malka, l’un des avocats.

DSK dans l'attente

Dominique Strauss-Kahn attend la décision, dans le silence le plus total, les caméras plantées au pied de son immeuble, pour éventuellement revenir à la lumière. Mais plus jamais dans la politique, jurent ses proches.

DSK a déjà fait un retour remarqué, comme un pied de nez, au Festival de Cannes ou à Roland Garros. Au final, quelle que soit l’issue du dossier, Richard Malka estime que les magistrats se seront plus placés sur le terrain de la morale que sur celui du droit.

|||Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste sur RMC et BFMTV.

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, intègre le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

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Jean-François Achilli