Drame de Joué-les-Tours: la justice confirme la version des policiers

Le commissariat de Joué-les-Tours, où se sont déroulés les faits. - Guillaume Souvant - AFP
Dans quelles circonstances Bertrand Nzohabonayo, âgé de 20 ans, a-t-il été tué par des policiers qu'il venait d'agresser au couteau dans le commissariat de Joué-les-Tours, en Indre-et-Loire, le 20 décembre dernier? Alors que des témoignages mettent en doute la version officielle des faits, le parquet de Tours, en charge de l'enquête, a indiqué mercredi que les éléments actuels de l'enquête allaient dans le sens de la version des policiers.
"En l'état actuel de l'enquête, rien ne permet d'affirmer que Bertrand Nzohabonayo a été blessé sur le perron du commissariat", a déclaré le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck. Il a en outre indiqué que l'homme, qui ne faisait l'objet d'aucune convocation, s'était rendu spontanément seul à l'entrée du commissariat dont il a secoué la porte avant qu'un adjoint de sécurité ne vienne lui ouvrir et le fasse pénétrer dans le sas d'entrée. "L'ensemble des faits se passe à l'intérieur du sas, et ceci jusqu'à preuve contraire. Je n'ai aucun autre témoin qui dit autre chose."
Le magistrat a d'ailleurs lancé un appel à communiquer avec les autorités, se disant "prêt à enquêter sur tout point nouveau et sérieux" porté à sa connaissance. "Je trouve assez déplorable qu'un certain nombre de témoignages, plus ou moins anonymes, ne soient pas portés à la connaissance des autorités, mais soient colportés, à gauche, à droite."
Témoignages contradictoires
Le 20 décembre dernier, selon le récit de plusieurs policiers, un jeune homme pénètre dans les locaux du commissariat et agresse un agent à la gorge avec un long couteau en hurlant "Allah Akbar", avant d'en blesser un deuxième et d'être abattu par une policière. La thèse d'un acte commis au nom de l'islam radical est de suite privilégiée, et la section antiterroriste du parquet de Paris saisie de l'enquête.
Pourtant, plusieurs jours après, des voix discordantes remettent en cause cette version officielle. Un témoin affirme notamment avoir entendu l'agresseur des policiers crier "Aaaah", et non pas "Allah Akbar". D'autres racontent l'avoir vu être interpellé en pleine rue, menotté sur le perron, et non pas se présenter de lui-même au commissariat.