Double meurtre à Pouyastruc: le profil "dangereux" du suspect se précise

Deux jours après la mort de deux enseignants, tués par balles à Pouyastruc dans les Hautes-Pyrénées, le profil du suspect numéro 1 se précise. Toujours en fuite après le crime qui s'est déroulé lundi, cet ex-compagnon de l'une des victimes, âgé d'une trentaine d'années, est considéré comme potentiellement "dangereux", déclare le procureur de Tarbes lors d'une conférence de presse, ce mercredi.
"Quand vous avez quelqu'un qui a supprimé de sang-froid deux personnes, on peut dire qu'il est dangereux", a déclaré Pierre Aurignac depuis le tribunal de Tarbes.
Pour l'heure, détaille-t-il, les enquêteurs ne savent pas s'il est en possession d'une arme, ni s'il compte s'en prendre à d'autres personnes, notamment dans son entourage.
Un ancien militaire amateur d'armes
Si le doute est permis à ce sujet, c'est que l'individu est un ancien militaire et réserviste qui connaît très bien les armes à feu, précise Pierre Aurignac lors de sa conférence de presse. Plusieurs modèles ont par ailleurs été retrouvés à son domicile au cours de l'enquête.
"Le mis en cause est un tireur sportif, qui a un certain nombre d'armes, et qui a également été réserviste dans la gendarmerie et dans un régiment militaire de Tarbes. Il connaît les armes", confirme le procureur.
Ouvrier dans une usine des Pyrénées-Atlantiques fabriquant des hélicoptères, le suspect n'avait cependant pas de casier judiciaire, à l'image des deux victimes: "Nous avons affaire à des gens qui n'ont aucun contact avec la délinquance. Ils ne sont pas connus des services de police et de gendarmerie."
Un crime prémédité?
Une information judiciaire doit être ouverte jeudi matin pour "assassinat", annonce le procureur de Tarbes. Le dossier passera cependant entre les mains du procureur de Pau.
Pour l'heure, s'il est encore trop tôt pour savoir si l'individu avait préparé sa fuite en amont du double meurtre, les enquêteurs s'orientent cependant vers la piste d'une préméditation du crime.
"Nous avons tendance à penser qu'il avait quand même préparé les faits. C'est la raison pour laquelle la qualification que nous retenons pour l'instant, c'est l'assassinat", détaille Pierre Aurignac.
Concernant les motivations qui aurait pu le pousser à passer à l'acte, les enquêteurs étudient notamment la piste d'une rivalité amoureuse: Aurélie Pardon, 32 ans, enseignait le français dans le même collège de Tarbes que Gabriel Fourmigué, la deuxième victime. Ce dernier, âgé de 55 ans et professeur d'éducation physique, vivait à Pouyastruc, à quelques pas de l'endroit où a été retrouvé le corps de la jeune femme.
"Les deux victimes s'étaient rapprochées sentimentalement depuis quelques semaines, dans le cadre d'un voyage scolaire", annonce ce mercredi le procureur.
À cela s'ajoute qu'Aurélie Pardon et le suspect étaient en instance de divorce. "Nous avons de bonnes raisons de penser que ce drame est lié à ce contexte de séparation", poursuit Pierre Aurignac.
Des incertitudes demeurent
L'ex-époux de l'enseignante, qui a pris la fuite à bord d'une moto lundi après le crime, est toujours activement recherché par les forces de l'ordre, que ce soit dans les Hautes-Pyrénées, dans les départements voisins ou en Espagne, où la Guardia civil est également mobilisée. Sa moto a en effet été retrouvée dans le secteur de Jaca, à environ deux heures du lieu du crime.
"Est-ce qu'il est ensuite parti à pied, en voiture, est-ce qu'il a fait de l'autostop, est-ce qu'il avait une voiture sur place? C'est compliqué à savoir", estime à ce jour le procureur.
Tout comme les intentions du suspect, qui a indiqué aux gendarmes, avant que le contact ne soit rompu, qu'il comptait se suicider. "Nous ne connaissons pas ses volontés actuelles. Est-ce qu'il est suicidaire ou est-ce qu'il veut échapper à ses responsabilités? Nous l'ignorons", a conclu Pierre Aurignac.