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DOCUMENT BFMTV. "Il a perdu sa dignité": la colère de la fille de Doualemn après l'arrestation de l'influenceur algérien à son domicile

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La fille de l'influenceur algérien Doualemn, Sofia, a témoigné ce vendredi 21 mars auprès de BFMTV, dénonçant l'interpellation jeudi à Montpellier de son père en vue de son expulsion vers son pays d'origine.

La fille de l'influenceur algérien Doualemn, Sofia*, a témoigné ce vendredi 21 mars auprès de BFMTV, dénonçant l'interpellation jeudi à Montpellier de son père en vue de son expulsion vers son pays d'origine. Elle le juge victime d'une "injustice" liée à la crise diplomatique entre la France et l'Algérie et fustige un "acharnement" contre son père.

"J'entends parler de (Bruno) Retailleau, de bras de fer, de Boualem Sansal", mais "je n'ai pas une fois entendu parler de l'homme que c'est", déclare Sofia sur BFMTV ce vendredi.

"J'espère de tout cœur que Retailleau regardera ce que je dis aujourd'hui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on joue avec la vie d'un homme qui a déjà tout perdu. Il a perdu son travail, il a perdu sa dignité, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, mon père est un homme qu'on cible du doigt, qu'on a affiché impunément sans mettre en avant la présomption d'innocence, bien avant qu'il soit jugé", ajoute-t-elle.

Renvoyé par l'Algérie en janvier

Début janvier, l'influenceur, suivi par quelque 138.000 personnes sur TikTok, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une "sévère correction" à un opposant au pouvoir en Algérie. Il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour "provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit", pour cette diffusion. Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l'Algérie.

Mais les autorités algériennes l'avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris. Le tribunal administratif de Melun avait ensuite annulé son obligation de quitter le territoire français (OQTF), enjoignant aux autorités de reprendre la procédure, cette fois avec un débat contradictoire.

Dans ce cadre, le 12 mars, la commission d'expulsion (Comex) de l'Hérault, composée de trois magistrats, avait rendu un avis favorable à la demande des autorités d'expulser Doualemn. Le ministère de l'Intérieur a donc pris un nouvel arrêté d'expulsion. Sur la base de cet arrêté, les policiers sont venus l'arrêter ce jeudi au domicile de sa fille pour l'emmèner au CRA du Mesnil Amelot à nouveau, dans le but de l'expulser, selon nos informations.

*Le prénom a été modifié

Maxime Brandstaetter avec Sophie Cazaux