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Police-Justice

Disparition d'Agathe: comment va se poursuivre l'enquête après la fin des recherches sur le terrain?

Des gendarmes recherchent Agathe, 28 ans, disparue dans la Vienne, à Vivonne, le 13 avril 2025

Des gendarmes recherchent Agathe, 28 ans, disparue dans la Vienne, à Vivonne, le 13 avril 2025 - Philippe LOPEZ / AFP

La joggeuse de 28 ans reste introuvable, huit jours après sa disparition dans la Vienne. Les recherches sur le terrain ont été levées, et les enquêteurs travaillent désormais au sein d'une cellule nationale d'enquête. Ce dispositif permet de centraliser les investigations et d'analyser les éléments récoltés.

"Il y a une phase de l'enquête qui vient de s'arrêter". Sept jours après la disparition d'Agathe Hilairet, 28 ans, dans la Vienne, les recherches de terrain ont été clôturées ce jeudi 17 avril. Un dernier ratissage a été effectué dans la matinée autour de la petite commune de Vivonne, située à 20 kilomètres au sud de Poitiers, où la disparue pratiquait régulièrement la course à pied.

Lors de ce dernier ratissage, 120 gendarmes ont été mobilisés, comme a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête. Depuis la diffusion de l'appel à témoins, le 11 avril, au lendemain de la disparition de la joggeuse, 178 signalements ont été reçus.

Analyser les données récoltées

Désormais, les investigations vont se poursuivre dans le cadre de la cellule nationale d'enquête, composée d'une vingtaine d'agents. Cette deuxième phase de l'enquête va permettre aux enquêteurs d'analyser toutes les données collectées lors de leurs investigations.

À cela s'ajoutent des moyens humains, puisque la cellule nationale d'enquête permet de disposer de l'aide de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), qui fait partie du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.

Dans ce genre d'enquête, "commencent, dès la première minute, des investigations classiques: le témoignage, l'environnement de la personne disparue, l'exploitation de tout ce qui peut être son intimité", explique Jacques-Charles Fombonne, général en retraite de la gendarmerie nationale et consultant police-justice BFMTV.

Dans le cas d'Agathe Hilairet, "il n'y pas de scène d'infraction, de crime, d'enlèvement. Il n'y a pas d'exploitation d'ADN, donc ça limite énormément le champ des investigations", ajoute Jacques-Charles Fombonne, mais "reste tout ce qui est téléphonie".

D'éventuels liens avec d'autres affaires?

"Les enquêteurs vont collecter tous les éléments techniques susceptibles de disparaître avec le temps même s'ils n'en ont pas besoin", détaille notre consultant. La cellule d'enquête va également continuer d'interroger des potentiels témoins, même ceux qui semblent très éloignés de l'affaire.

"C'est vraiment beaucoup de temps, souvent pour un résultat nul, médiocre et qui peut emmener les enquêteurs sur une mauvaise piste", explique Jacques-Charles Fombonne.

Autre prérogative de la cellule d'enquête: repérer d'éventuels liens avec d'autres affaires. C'est le travail du "service d'étude comportementale" de la gendarmerie. "Les enquêteurs spécialisés dans ce domaine vont essayer de relever des traits communs, un mode opératoire psychologique (...) la même signature criminelle qui peut laisser penser qu'il y a un lien entre des affaires", conclut l'ancien général de la gendarmerie.

Fanny Rocher