Détenu depuis 40 ans, Michel Cardon va bénéficier d'une libération conditionnelle

Photo d'illustration d'une prison - AFP
Condamné à la perpétuité pour meurtre en 1979, Michel Cardon va bénéficier d'une libération conditionnelle à compter du 1er juin 2018 après avoir passé 38 ans en prison.
Le 15 mars dernier, le parquet avait d'abord requis "un placement extérieur probatoire à une libération constitutionnelle dans un établissement pour personnes âgées dépendantes, compte tenu de son état de santé et dégradation physique", avait déclaré le procureur d'Arras, André Lourdelle, à l'issue de l'examen, devant le tribunal d'application des peines, de la demande de libération conditionnelle déposée en 2016.
En 1977, Michel Cardon et un comparse avaient été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d'un voisin qu'ils avaient cambriolé. La peine de mort avait été requise. Les deux hommes étaient repartis avec un butin de 200 francs et une charrette d'objets dérisoires.
Les dernières requêtes toutes rejetées
Les six requêtes précédentes, dont la dernière en 2009, que Michel Cardon avait déposées avaient été rejetées parce que les experts relevaient toujours un risque de récidive toujours présent, selon le parquet.
"Compte tenu de l'état de dégradation physique de M. Cardon, nous avons estimé, du point de vue du parquet, que le risque de réitération apparaissait désormais limité", avait ajouté André Lourdelle
Aucune visite en prison
Son premier parloir en trente-huit ans d'incarcération sera celui de son co-détenu tout juste libéré à l'été 2016, le second celui de son avocat qui, dans une lettre ouverte, déplorera:
"La société qui vous a sanctionné a choisi aussi de vous oublier."
Dans un courrier daté du 12 février et révélé par le JDD, son avocat, Me Eric Morain a demandé sa grâce au président Emmanuel Macron. Selon lui, Michel Cardon est l'un des plus anciens prisonniers de France et aurait pu réclamer depuis vingt ans le bénéfice d'une liberté conditionnelle mais il a purgé sa peine, isolé, sans contact avec l'extérieur. Dans son courrier à Emmanuel Macron, Me Morain souligne l'absence de "dangerosité" de Cardon "éteint par cette trop longue détention."