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Demande de remise en liberté de Cédric Jubillar: sur quoi va porter l'audience de ce mardi?

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Me Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar, a affirmé ce lundi soir sur BFMTV que ce dernier n'avait "jamais été violent physiquement" avec son épouse, Delphine Jubillar.

"Un dossier vide de charges". Là est l'argument soulevé par l'un des avocats de Cédric Jubillar pour justifier le dépôt d'une nouvelle demande de remise en liberté de son client. Mis en examen et placé en détention provisoire dans l'affaire de la disparition de son épouse Delphine Jubillar, il continue de clamer son innocence.

La couette du lit dont les analyses se font attendre

L'époux, principal suspect, va être extrait de sa cellule ce mardi matin pour pouvoir répondre aux questions de la chambre d'instruction de Toulouse, qui devra se prononcer sur cette nouvelle demande de remise en liberté. Plusieurs points en particulier devraient être soulevés lors de cette audience.

Un élément saillant est considéré depuis plusieurs mois par la défense de Cédric Jubillar comme une faille dans l'instruction: la couette saisie au domicile du couple qui aurait été lavée le soir de la disparition de la mère de famille. Si aucune trace de sang ou d'urine n'a été détectée dans l'eau de la machine à laver, la couette, elle, n'a pas encore parlé. Saisie en décembre 2020, elle n'a été envoyée aux analyses que fin juillet.

"La défense commence à s'inquiéter de savoir si cette couette n'a pas été perdue", s'interroge sur BFMTV Me Alexandre Martin, le conseil de Cédric Jubillar. "Elle n'a pas été envoyée à l'expertise jusqu'à cet été. J'avoue que pour un élément à charge ou présenté comme tel par le procureur de la République lors de sa conférence de presse, c'est quand même assez extraordinaire que nous n'ayons aucun retour, j'avoue que je commence à m'inquiéter sur le devenir de cette couette."

Quid du sens de la voiture et d'une tierce personne?

Autre point sur lequel les avocats de Cédric Jubillar souhaitent revenir: le sens de stationnement de la voiture de Delphine Jubillar et la condensation se trouvant à l'intérieur, pouvant indiquer une présence humaine. Un élément qui demandait à être approfondi par des actes demandés par les juges d'instruction. La défense de Cédric Jubillar affirme qu'il n'en est rien.

"Sur le sens de la voiture, c'est quelque chose qui est à investiguer et qui n'est absolument pas établi", a affirmé Me Alexandre Martin, "sur la buée, si vous laissez les fenêtres ouvertes en hiver le matin vous aurez de la condensation devant [...] soyons sérieux."

Enfin, les avocats souhaitent aussi s'attarder sur la piste d'une tierce personne et le rôle qu'elle aurait pu avoir dans la disparition de Delphine Jubillar.

"Ce n'est pas un homme violent"

En parallèle de ces pistes, Me Alexandre Martin dénonce par ailleurs sur notre antenne des "contrevérités" sur Cédric Jubillar, présenté selon lui comme violent à l'égard de son épouse et de son fils.

"Il a pu arriver qu'il emploie des termes peu amènes qui ont été relatés par plusieurs témoins", a reconnu Me Alexandre Martin, "par contre, il est faux de dire que monsieur Jubillar était violent avec son épouse. C'est faux, c'est faux et il le dit au travers de témoignages de personnes qui lui étaient proches et qui aujourd'hui ne sont pas les amis de Cédric Jubillar."

"Cédric Jubillar n'a jamais été violent physiquement" avec son épouse, a poursuivi l'avocat. "Qu'il ait employé des termes peu amènes, qu'il ait pu avoir des propos peu agréables à son égard, parfois ça, il l'a reconnu. Mais la violence à l'égard de Delphine Jubillar ou de qui que ce soit, elle n'existe pas.

S'agissant des violences sur son fils, Me Alexandre Martin évoque des "méthodes éducatives un peu sévères".

"Ce n'est pas un homme violent ou tyrannique comme il est décrit", ajoute-t-il. "On l'habille d'une personnalité qui serait en adéquation avec le crime qu'on lui reproche, mais ça ne correspond pas à la réalité de cet homme."
Mélanie Vecchio et Hugues Garnier