"Dégage", "assassin": suspectée d'être malade du Covid-19, une Quiberonnaise harcelée par ses voisins

L'habitante de Quiberon a été hospitalisée pour une suspicion de covid-19. - AFP
Porte taguée, insultes, intimidations sont le lot quotidien d'une habitante de Quiberon, dans le Morbihan. Depuis qu'elle a été hospitalisée pour une suspicion de Covid-19, ses voisins la harcèlent, comme elle le raconte au Télégramme.
Cette habitante de Quiberon, handicapée après un accident médical, déclare les premiers symptômes du coronavirus au mois de mars. Son médecin traitant lui demande de rester chez elle, pour voir comment la maladie évolue. Mais l'état de santé de cette femme de 36 ans, et notamment ses capacités respiratoires, se détériore. La Quiberonnaise est alors hospitalisée à Vannes dans l'unité réservée aux malades du Covid-19.
"Tous les voisins sont au courant, puisque j’ai été prise en charge à mon domicile par des ambulanciers habillés en cosmonautes", raconte-t-elle au quotidien régional.
Insultes, menaces
Quelques jours après son retour de l'hôpital, la trentenaire subit les premières pressions sous la forme d'un écriteau affiché dans l'immeuble:
"Puisque nous vivons en bons voisins, nous demandons aux personnes ayant une suspicion de Covid-19 ou l’ayant déclaré de ne pas toucher les poignées de portes et les rambardes".
Après ce message à peine caché, la Quiberonnaise découvre des bouts de papiers sous son paillasson. Dessus des insultes, tout comme les tags "dégage", "assassin", "suicide toi", sur sa porte d'entrée. Sa voiture a également été détériorée. Une double peine subie par cette femme qui assure que les médecins qu'elle a consultés lui ont "diagnostiqué une maladie chronique inflammatoire des bronches".
Ces faits ne sont pas sans rappeler ceux concernant une infirmière de Montpellier contrainte de quitter son logement de Montarnaud après avoir subi de vives pressions de la part de ses propriétaires. Ces derniers sont convoqués par la justice en vue en vue d'une prochaine comparution pour "emploi de voies de fait ou contrainte pour forcer des personnes à quitter leur lieu d’habitation", "harcèlement moral", "atteintes à l’intimité de la vie privée" et "dégradations volontaires légères".