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Police-Justice

Déchets radioactifs enfouis en Lorraine: l'Andra de nouveau devant la justice

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine - Illustration - François Nascimbeni - AFP

L'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), se retrouve de nouveau devant la justice, après la demande d'antinucléaires de condamner l'agence nationale, accusée d'avoir menti sur le projet de stockage de déchets nucléaires Cigéo.

Des antinucléaires ont à nouveau demandé jeudi en justice la condamnation de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qu'elles accusent d'avoir menti autour du projet controversé de stockage de déchets nucléaires dans la Meuse, Cigéo.

Le réseau Sortir du nucléaire et cinq associations locales ont demandé aux juges civils de la cour d'appel de Versailles de condamner l'Andra pour "faute" et de leur allouer 3.000 euros chacune en réparation de leur préjudice moral.

En première instance, en mars 2015, le tribunal de grande instance de Nanterre avait débouté les associations, estimant qu'elles ne démontraient pas "avoir un intérêt" à agir.

La cour rendra sa décision le 23 mars.

La richesse des sous-sol sous estimée

Dans le viseur des antinucléaires: le projet Cigéo, unique en France, destiné à enfouir les déchets les plus radioactifs ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue dans un tombeau hermétique, à 500 mètres sous le petit village de Bure, pour des milliers d'années.

Les associations accusent l'Andra d'avoir menti en sous-estimant volontairement la richesse du sous-sol (des nappes d'eau chaude située sous l'emplacement du projet Cigéo) pour faciliter l'implantation du futur centre dans cette zone rurale aux confins de la Haute-Marne.

En effet, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) exclut une telle entreprise sur tout site en France présentant "un intérêt exceptionnel" pour la géothermie.

Pour l'Andra, les sous-sol ne sont "pas exceptionnels"

"Il ne s'agit pas de juger de la sûreté d'un centre d'enfouissement", a plaidé l'avocat des associations, Me Etienne Ambroselli, mais de sanctionner une "désinformation persistante" de l'Andra.

L'Andra qui a mené des études sur le site, estime que la ressource géothermique du site ne saurait remettre en cause le projet au regard des critères de l'ASN. En 2013, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a émis un avis similaire.

Les associations contestent la précision de ces études et réclament des forages plus profonds. 

Si l'Andra estime que le potentiel géothermique du site "n'est pas exceptionnel", cela ne signifie pas qu'elle ment ou qu'elle "retient des informations", a plaidé son avocat, Me Jean-Nicolas Clément, en demandant aux magistrats de débouter les associations.

G.D. avec AFP