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Police-Justice

De la prison ferme pour un policier accusé de proxénétisme

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- - Police - AFP

Un policier accusé d'avoir protégé des salons de massage contre de l'argent a été condamné jeudi à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris, qui a aussi lourdement condamné la tenancière thaïlandaise de ces établissements.

Proxénétisme aggravé et traite d'être humains

Ce policier de la sûreté territoriale de Paris, 44 ans, délivrait des convocations aux masseuses sans papiers de trois salons, tenus par une Thaïlandaise de 42 ans surnommée "Joy", poursuivie pour proxénétisme aggravé et traite d'êtres humains. Dans ces salons, les employées devaient se livrer à des actes sexuels avec les clients. Le réseau de prostitution avait été démantelé en avril 2014. Le policier, qui s'était défendu d'avoir eu connaissance des véritables activités des salons et avait présenté la tenancière comme une "informatrice" sur le milieu thaïlandais, a été relaxé des faits de complicité de traite d'êtres humains mais été condamné pour complicité de proxénétisme aggravé et définitivement interdit d'exercer le métier de policier. Il a aussi écopé de 10.000 euros d'amende.

Une Thaïlandaise ,"chef d'orchestre" du réseau

Le procureur, qui s'était étonné que Joy ne soit pas inscrite sur le fichier national des sources, avait requis à son encontre trois ans et demi d'emprisonnement, 30.000 euros d'amende et l'interdiction définitive d'exercer. La tenancière thaïlandaise, considérée par l'accusation comme "le chef d'orchestre" du réseau, a été condamnée à cinq ans d'emprisonnement, 100.000 euros d'amende et définitivement interdite de se rendre sur le territoire français.

Sept ans avaient été requis contre elle. Arrivée en France en février 2008, "Joy" avait ouvert un premier salon de massage en 2011 où elle n'employait "que des femmes en situation régulière", selon ses propos, puis un deuxième en 2012 et un troisième en 2013, où les employées, sans titre de séjour, venaient directement de Thaïlande. Dans ces salons, une quinzaine de femmes, âgées de 23 à 47 ans à l'époque des faits, offraient des prestations de nature clairement sexuelle, dont des masturbations et des fellations. "Joy" avait affirmé au cours du procès qu'elle "ignorait la loi française", pratiquant elle-même "des masturbations et des fellations, (pensant) que tout le monde faisait ça" dans les salons.

Les huit autres prévenus, accusés notamment de complicité de proxénétisme, corruption ou association de malfaiteurs, ont été condamnés à des peines allant de 18 mois avec sursis à deux ans d'emprisonnement.

A.-F. L. avec AFP