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"Dans ma tête, il est mort": un père de famille raconte comment son fils a tué sa fille

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Philippe Sylvian-Zweifel a raconté sur BFMTV le drame qui a touché sa famille en 2016. Son fils Alexandre a tué sa fille Katia avant de tenter de s'en prendre à lui aussi.

Parent d'une victime mais aussi d'un enfant criminel. Philippe Sylvian-Zweifel est un père qui vit depuis des années avec un sentiment de culpabilité. En mars 2016, son fils Alexandre, âgé de 20 ans, a tué de plusieurs coups de couteau sa fille Katia, 17 ans. Il avait ensuite tenté de s'en prendre à lui.

"Il a tenté de me tuer et j'ai pu me défendre", raconte-t-il sur BFMTV. "Moi, j'ai vécu les deux côtés, à la fois le père d'un assassin et le père de la victime."

Le fils déclaré pénalement irresponsable

"Dans ma tête, il est mort. Je parle de lui au passé et d'elle au présent", poursuit le père endeuillé. "J'ai réfléchi après et je me suis dit 'il aurait juste tenté de me tuer, je l'aurais peut-être pardonné'".

Alexandre Sylvian-Zweifel a été déclaré irresponsable de ses actes en avril 2017, la cour d'appel de Paul ordonnant à l'époque son hospitalisation d'office selon Sud Ouest. Son père n'est "pas d'accord" avec la décision rendue.

"Je parle d'assassinat, ma fille a été assassinée car il avait acheté un couteau à dépecer trois semaines avant", explique-t-il. "Il aurait attrapé un couteau dans la cuisine, on aurait pu dire qu'il avait une crise et que quelque était arrivé. Là non, le couteau était prévu, il s'était renseigné sur comment dépecer un corps, donc dans leur tête, ce sont des psychopathes".

"Je n'ai rien vu"

Le père de famille fait référence ici à Owen L. qui, doté d'un couteau de style Opinel se trouvant habituellement dans sa doudoune, a tué vendredi dernier la jeune Louise après s'être énervé durant une partie de jeu vidéo.

"Dans leur tête, c'est je vais faire du mal à quelqu'un", estime Philippe Sylvian-Zweifel. "Ils veulent une excuse, un motif pour pouvoir tuer quelqu'un."

Aujourd'hui, le père endeuillé a du mal à comprendre les véritables raisons du geste de son fils avec lequel il s'était disputé le matin du drame: "je n'ai rien vu, je le voyais qu'il n'en avait rien à faire de nous, mais je vois tellement d'adolescents qui ont un peu le même comportement..."

"À sa connaissance", Alexandre se trouverait aujourd'hui dans un hôpital psychiatrique, mais il reconnaît ne pas en être certain: "je n'en sais rien, et à la limite je ne veux pas le savoir. J'ai mis une barrière, ça m'a permis de tenir"

Hugues Garnier Journaliste BFMTV