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Police-Justice

"Coups de marteau" et "influence du diable": l'auteur d'un féminicide reconnaît les faits en Moselle

Un badge de Police Judiciaire à Rouen, dans le nord-ouest de la France, le 13 juin 2024.

Un badge de Police Judiciaire à Rouen, dans le nord-ouest de la France, le 13 juin 2024. - LOU BENOIST

Le 16 février 2022, l'accusé âgé de 62 ans a porté plusieurs coups de marteau à sa compagne, à la suite d'une dispute, avant de la démembrer.

"Je reconnais avoir donné des coups de marteau". Un sexagénaire accusé du meurtre de sa compagne en 2022, a reconnu les faits devant la cour d'assises de la Moselle, ce lundi 2 juin, tout en disant n'avoir pas été "conscient" de son geste. L'enquête avait été ouverte le 19 février 2022, pour "disparition inquiétante de personne majeure", après que le fils de Jocelyne Leclaire, 65 ans, s'était inquiété de ne plus avoir de nouvelles de sa mère, qu'il avait décrite comme "dépressive" depuis quelques mois.

Les enquêteurs découvrent alors, au domicile du couple qu'elle partageait depuis huit ans à Amnéville avec son concubin Joël Martin, aujourd'hui âgé de 62 ans, des "éléments suspects", comme des traces rougeâtres sur les draps. Les dernières recherches effectuées sur une tablette étaient "où acheter chaux vive?", "à quoi sert chaux vive?" ou encore "horaires déchetterie Amnéville".

Le corps démembré de Jocelyne Leclaire a par la suite été retrouvé dans des hautes herbes. Il avait été trempé dans de l'acide chlorhydrique - pour "préserver le corps", selon l'accusé - puis démembré et partiellement brûlé dans un tonneau en métal situé au fond du jardin, avait reconnu l'accusé. Il a finalement déclaré avoir emballé ces membres, qu'il a déversés au bord de la Moselle.

Un crime commis "sous l'influence du diable"

Entendu en garde à vue, l'accusé avait déclaré avoir "perdu le contrôle" le 16 février 2022, après une dispute avec la victime. Il s'était "emparé d'un marteau" et l'avait "frappée plusieurs fois". Il avait ensuite "pris son pouls. Elle était morte". Joël Martin a toujours reconnu les coups. Mais par la suite, au cours de l'instruction, il a assuré avoir été "possédé" à ce moment-là, "avoir agi sous l'influence du diable".

Le couple connaissait des tensions, en raison d'un voyage que Jocelyne Leclaire avait prévu à Minorque avec une amie. Elle refusait que son compagnon les accompagne et avait confié à plusieurs témoins qu'il allait sinon être "sur son dos". Cinq jours avant les faits, le couple avait consulté une médiatrice conjugale. Jocelyne Leclaire avait déjà émis l'idée de rompre et de revendre la maison du couple.

Dans ses auditions, Joël Martin, décrit par l'enquêteur de personnalité comme "méfiant", a dit qu'il soupçonnait sa compagne d'entretenir une relation sentimentale avec son amie. Il avait cherché sur l'internet à acquérir des caméras d'espionnage. Le verdict est attendu mercredi.

O.E. avec AFP