Coronavirus: invoquant un "haut risque sanitaire", des avocates demandent le report du procès Le Scouarnec

Un policier ferme la porte de la salle d'audience, le procès Le Scouarnec se tient à huit-clos - Georges Gobet - AFP
Plusieurs avocates de parties civiles ont demandé ce dimanche le report du procès de Jöel Le Scouarnec en invoquant des risques sanitaires liés à la crise du Covid-19. L'ancien chirurgien est jugé aux assises à huis clos depuis vendredi à Saintes, en Charente-Maritime, pour agressions pédocriminelles.
Le "huis clos total ne permet pas de protéger tous les acteurs du procès", dont plusieurs sont dans "une situation vulnérable", a expliqué Me Marie Grimaud, avocate de l'association partie civile Innocence en Danger, qui évoque un "haut risque sanitaire".
C'était avant l'annonce de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Finalement, tous les tribunaux resteront fermés en France, sauf pour les "contentieux essentiels". Le procès Le Scouarnec devait durer jusqu'à mardi.
Des témoins potentiellement contaminées
Le procès de l'ancien chirurgien se serait de toute façon difficilement tenu. Plusieurs magistrates et témoins sont potentiellement contaminées au Covid-19.
Selon Me Grimaud, deux de ses clientes, qui avaient dénoncé des agressions pédocriminelles de la part de Joël Le Scouarnec dans les années 90, ont été "en contact avec une personne infectée au Covid-19 dans leur entourage". Ces deux femmes aujourd'hui majeures, reconnues symboliquement parties civiles malgré des faits prescrits, devaient témoigner lundi. L'avocate, enceinte, a par ailleurs expliqué que les membres de son cabinet, et elle-même, devaient être "confinés" après avoir appris qu'un client étranger à l'affaire a été "déclaré positif au coronavirus".
Autre élément: la femme de l'accusé dont le témoignage est très attendu, mais qui était absente à l'ouverture du procès, se trouvait "vendredi dans un service de diagnostic du Covid-19" et a été en contact avec ses fils, témoins au procès, a ajouté l'avocate.
Me Francesca Satta, l'avocate de la petite fille de 6 ans dont la plainte avait débouché sur l'interpellation du chirurgien en 2017, s'était d'ailleurs dite "en faveur de ce report".