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"Convoi de la liberté": un mouvement désorganisé mais surveillé par les renseignements

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Alors que plusieurs cortèges du "convoi de la liberté" ont pris la route en direction de Paris, les services de renseignements suivent avec attention le développement de ce mouvement sur le territoire.

Les autorités se mobilisent. Ce mercredi, des milliers d'automobilistes ont pris la route en direction de Paris pour manifester pacifiquement contre la politique du gouvernement, en particulier concernant le pass vaccinal. Ce "convoi de la liberté", qui fait écho à la mobilisation des gilets jaunes, est particulièrement surveillé par les services de renseignements.

Dans une note consultée par BFMTV ce mercredi, ceux-ci décrivent un projet de protestation "loin d'être solidement structuré". Malgré tout, pour éviter des débordements, les autorités vont suivre "avec attention" le mouvement, "tant sur les réseaux que sur les canaux plus confidentiels". Les organisateurs utilisent en effet des messageries cryptées pour se contacter.

Une organisation pas au point

Parmi les raisons qui font que les services de renseignements ne s'attendent pas nécessairement à des perturbations trop importantes, l'on retrouve notamment des tensions internes au mouvement. En effet certains participants souhaiteraient créer des ruptures d'approvisionnement en carburant et nourriture sur le temps long, ou encore des affrontements avec les forces de l'ordre, quand d'autres préfèrent un mouvement pacifiste, de manière à ne pas être discrédités.

À l'heure actuelle, aucune organisation syndicale n'a appelé à suivre ce mouvement. Une mise en retrait qui peut participer au manque d'organisation des participants. La mouvance radicale d'ultra-gauche reste, elle aussi, spectatrice des événements pour le moment. Chez les personnalités politiques, seul Adrien Quatennens (LFI) a "encouragé" les "Insoumis qui le souhaitent à y aller", sans engager la participation de son parti.

Une lassitude instrumentalisée d'après le gouvernement

Les services de renseignements notent une différence très importante entre les camionneurs canadiens et français, qui pourrait expliquer une mobilisation moins importante. En effet, la majorité de ces conducteurs de poids lourds sont salariés en Hexagone, quand ils sont indépendants en Amérique du Nord. La hausse du prix du carburant ne touche donc pas de la même manière les professionnels français, qui ne sont pas personnellement frappés par l'inflation.

Pour autant, le gouvernement reste attentif à la situation. Dans son point presse à l'issue du Conseil des ministres, Gabriel Attal a noté une "lassitude des Français depuis le début de la crise", en expliquant que des "mouvements politiques ont cherché à capitaliser sur cette fatigue".

Si tout se déroule comme prévu, le "convoi de la liberté" français doit arriver à Paris ce vendredi. Les automobilistes doivent ensuite se rendre à Bruxelles lundi prochain. Reste à savoir si l'engouement sur les réseaux sociaux saura se traduire dans les faits. Pendant ce temps, le mouvement continuera d'être particulièrement surveillé.

Par Maxime Brandstaetter avec Anthony Audureau