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Police-Justice

Confinement: 303.000 contrôles réalisés à Paris, 25.000 verbalisations

Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz.

Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. - AFP

Le procureur de la République de Paris estime que les consignes de confinement sont "bien comprises" dans la capitale, même si les forces de l'ordre doivent faire face à des "récalcitrants".

"La règle est bien comprise", se félicite ce mardi matin le procureur de la République de Paris. Interrogé sur France Info, Rémi Heitz a indiqué que les forces de l'ordre avaient procédé à 303.000 contrôles d'attestations au 30 mars 2020, dont 26.000 et 14.000 dimanche. "Nous avons 24.265 verbalisations, a précisé le procureur. Ce qui veut dire que le confinement est respecté par la très grande majorité des Parisiennes et des Parisiens. Sur 10 contrôles, plus de 9 personnes sont en règle." 

Le procureur de la République estime que ce respect des règles de confinement passe par "la peur d'être verbalisé" mais aussi par "une prise de conscience". "Il y a la prise de conscience autour des dangers du virus et je pense que cette prise conscience n'a fait que se renforcer", note Rémy Heitz, qui pense que "tout cela va dans le bon sens". Le procureur qui a d'ailleurs apporté son soutien aux policiers, dont les syndicats réclament plus de protection.

"Je pense que les policiers devraient être mieux protégés, ils devraient porter en effet des masques. C'est d'ailleurs prévu, fort heureusement", a expliqué Rémy Heitz.

Des "récalcitrants" jugés

Même si la situation est positive dans la capitale, le procureur de la République de Paris rappelle qu'il y a des "récalcitrants", c'est-à-dire des individus contrôlés à plusieurs reprises en violation des règles de confinement. "Il y a des récalcitrants, et nous les traitons, c'est à dire que nous appliquons les textes, nous les verbalisons avec une contravention, puis avec un système qui est gradué en cas de réitération, c'est une contravention qui est plus grave, détaille le magistrat. Ca peut être un délit aussi, s'il y a réitération à quatre reprises." 

Ces "récalcitrants" sont souvent des individus "jeunes", "qui sont souvent dans des situations difficiles avec la police" entraînant alors "quelques situations de violences à l'encontre de la police". Rémy Heitz assure que la justice apporte et apportera une "réponse ferme" à ces cas. Une "petite dizaine" d'individus multi-récidivistes sont à dénombrer à Paris, un d'entre eux sera d'ailleurs jugé ce mardi-après midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris.

Lutte contre les trafic de masques

Rémy Heitz s'est d'ailleurs dit "favorable" à ce que des peines de travaux d'intérêt général soient prononcées à l'encontre de ce "public jeune, qui est un public qui a des difficultés à se situer par rapport à la loi, qui a enfreint une règle sociale". "J'ai même suggéré que ces travaux d'intérêt général puissent se faire en milieu hospitalier, le moment venu", ajoute le procureur de Paris estimant que ce serait "particulièrement intéressant, pédagogique".

Le travail de la police et de la justice porte également sur d'autres infractions. Depuis le début du confinement, "près de 2.400" commerces ont été contrôlés et "près de 60 contraventions pour ouverture d'un commerce non-essentiel" ont été dressées. Le gros point noir porte également sur les trafics de masques et de gel hydroalcoolique, qui représentent une quinzaine de cas. Le procureur promet là-aussi une "réponse ferme car il est anormal que certains avec cynisme profitent de la situation pour commettre des infractions de ce type".

"Des dizaines et des dizaines de milliers de masques ont été saisis, a annoncé Rémy Heitz, précisant que ces saisies ont eu lieu dans des pharmacies, des parapharmacies et dans d'autres types de commerces. Une fois saisis, ces masques, dont la totalité est réquisitionnée, sont remis à l'ARS, l'agence régionale de santé, qui se charge de les distribuer aux professionnels de santé.

"Mobilisation" contre les violences intra-familiales

Le procureur de la République est aussi revenu sur les violences intra-familiales favorisées en cette période de confinement. Il y a eu "36% de déplacements de la police" en plus ces dernières semaines pour ce type d'affaires. "Nous sommes très mobilisés, nous avons maintenu nos services, c'est-à-dire que nous délivrons des téléphones grave danger, les juges délivrent des ordonnances de protection... Bref nos services restent actifs." Rémy Heitz a d'ailleurs lance "un appel à la vigilance de l'entourage, des voisins" et "une mobilisation générale".

"Il faut absolument éviter que cette période très particulière soit l'occasion de drame. Il faut que les distance, les barrières ne soient pas synonyme d'indifférence", a-t-il conclu.
Justine Chevalier