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Police-Justice

Condamné pour un appel à décapiter le directeur de Charlie Hebdo

Le directeur du journal satirique Charlie Hebdo, Charb.

Le directeur du journal satirique Charlie Hebdo, Charb. - -

Un homme qui avait appelé à la décapitation du directeur de Charlie Hebdo, Charb, après la publication de caricatures de Mahomet par le journal, en septembre dernier, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis ce mercredi.

Un jeune homme de 24 ans a été condamné, ce mercredi, à 18 mois de prison avec sursis pour avoir appelé sur Internet à décapiter le directeur de Charlie Hebdo, Charb, après la publication par le journal satirique de caricatures de Mahomet en septembre 2012.

Cette peine prononcée par le tribunal correctionnel de Paris est largement supérieure aux réquisitions du parquet, qui avait demandé une peine de six mois avec sursis.

Expulsé au Maroc

Ce jeune intérimaire qui habitait La Rochelle a, depuis, été expulsé au Maroc, en vertu d'un arrêté du ministère de l'Intérieur, notamment en raison de ses écrits qui lui valent ces poursuites pénales pour provocation non suivie d'effets à la commission d'une atteinte à la vie.

L'hebdomadaire avait publié ces caricatures alors que des extraits d'un film islamophobe circulaient sur Internet, entraînant une vague de violences dans plusieurs pays.

Lors de sa garde à vue, le jeune homme avait reconnu avoir posté ce message rédigé en arabe sur un site extrémiste dans lequel figurait notamment la phrase "qui m'apporte la tête de ce chien ?" et dans lequel il exhortait les musulmans à décapiter le directeur de Charlie Hebdo.

Le message appelait à l'espionner, le surveiller en "tous endroits", à le tuer de diverses manières. Le jeune homme ne connaissait pas le journal, pas plus que son caractère satirique.

Regrets exprimés

La protection policière dont bénéficie Charb, le directeur de Charlie Hebdo, depuis l'incendie volontaire dont le journal a fait l'objet en 2011 après la publication de caricatures de Mahomet, s'était accrue à la suite de ce message, a rappelé son avocate, Me Lorraine Gay.

Si le prévenu a exprimé devant les enquêteurs des regrets, l'avocate a souligné qu'il avait posté ce message sur un site extrémiste consacré à l'islam et que le processus d'anonymisation qu'il avait employé "signe la pleine conscience" qu'il avait de la gravité de ses propos.

Le tribunal a accordé à Charb l'euro de dommages et intérêts qu'il réclamait. L'avocat du prévenu, Me Eric Cianciarullo, a quant à lui invoqué une "erreur de jeunesse" de la part de son client, qui a "écrit dans un moment de colère tout à fait violent".

A.S. avec AFP