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Police-Justice

Colère des policiers: le patron de la police nationale joue l'apaisement

Jean-Marc Falcone, le directeur général de la police nationale, chahuté par des policiers en colère à Évry dans la nuit du 18 au 19 octobre 2016

Jean-Marc Falcone, le directeur général de la police nationale, chahuté par des policiers en colère à Évry dans la nuit du 18 au 19 octobre 2016 - BFMTV

Après avoir jugé "inacceptable" la manifestation surprise de policiers lundi sur les Champs-Elysées, le directeur général de la police nationale a joué ce mercredi matin l'apaisement. Jean-Marc Falcone affirme "comprendre leur exaspération" et "leurs craintes".

Après avoir été chahuté et hué mardi soir par plusieurs centaines de policiers en colère, le patron de la police nationale joue l'apaisement. Jean-Marc Falcone n'a pas souhaité revenir sur l'incident et a déclaré avoir vécu l'accrochage "comme un chef qui travaille sans compter sous l'autorité du ministre de l'Intérieur pour apporter les moyens aux fonctionnaires de police pour qu'ils puissent accomplir leur mission", a-t-il assuré ce mercredi matin sur RTL, appelant à "l'apaisement".

Les forces de l'ordre rassemblées à Évry, dans l'Essonne, ont appelé mardi soir à la démission du directeur général de la police nationale après que ce dernier, qui avait dans un premier temps jugé "inacceptable" la manifestation sur les Champs-Elysées et "contraire à leurs obligations", a saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices".

"Je peux comprendre leurs angoisses"

Deux jours après le mouvement de protestation surprise sur les Champs-Élysées, Jean-Marc Falcone s'est montré plus compréhensif. Le patron de la police a assuré avoir entendu la colère des forces de l'ordre qui ont manifesté sirènes hurlantes et gyrophares allumés au cœur de Paris.

"Je peux comprendre leur exaspération, je peux comprendre leurs angoisses, leurs craintes. On comprend l'émotion", a-t-il affirmé ce mercredi.

"L'utilisation de moyens de la police pendant le service"

Mais il a tenu à rappeler que la manifestation était illégale, justifiant ainsi la saisine de l'IGPN.

"La police nationale n'a pas le droit de grève. Elle peut exprimer un mécontentement, elle l'a fait d'ailleurs dans le passé, y compris sur la dernière année sur des manifestations de policiers en civil, hors service, qui peuvent exprimer leur mécontentement. Ce qu'il s'est passé il y a deux jours à Paris, c'est l'utilisation de véhicules et de moyens de la police nationale pendant les heures de service. Et ça, ce n'est pas normal, c'est ce qui a entraîné de ma part la saisine de l'IGPN qui va auditer et enquêter."

"Je verrai quelles suites donner à cette affaire"

Cependant, Jean-Marc Falcone s'est montré plus évasif quant aux éventuelles sanctions qui pourraient frapper les manifestants et n'a pas voulu se prononcer sur la suite de l'enquête de l'Inspection générale de la police nationale.

"Je n'ai pas menacé, j'ai saisi l'IGPN pour qu'il y ait une enquête. Une fois que j'aurai en main cette enquête, je verrai, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, quelles suites donner à cette affaire." 

Céline Hussonnois-Alaya