Chevaline : la fillette sortie du coma témoignera

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Il s’agit d’une très bonne nouvelle pour l’enquête sur le massacre qui a fait quatre morts en Haute-Savoie. Zainab, l’aînée des deux sœurs retrouvées vivantes, est sortie du coma artificiel dans lequel les médecins l’avait plongée, à cause des coups reçus à la tête et d’une balle retrouvée dans l'épaule. Placée sous sédatifs, la petite fille "n’est donc toujours pas audible" mais "elle est maintenant dans une phase plus légère, qui augure d'une amélioration de son état de santé" a indiqué le procureur Eric Maillaud.
Un témoignage crucial
Zainab al-Hilli est la seule à pouvoir décrire le ou les auteurs de la tuerie. Sa petite sœur de quatre ans avait été entendue, mais en raison de son jeune âge, son témoignage n’a pas pu aboutir à des révélations suffisamment déterminantes pour faire avancer l’enquête. Avant de regagner dimanche la Grande-Bretagne, Zeena avait dit aux enquêteurs ne pas bien connaître la personne âgée qui se trouvait avec elle dans la voiture du drame. Mais "grâce à des éléments recueillis en Grande-Bretagne " on sait "qu'il s'agit de la grand-mère maternelle" des deux filles rescapées a affirmé le procureur. Cette femme résidait en Suède et était d’origine irakienne.
Interroger un enfant traumatisé
Se pose maintenant le problème délicat d’auditionner un enfant de sept ans qui a subi un traumatisme physique et psychologique extrêmement grave. Le procureur a précisé que cet interrogatoire serait mené "par des enquêteurs spécialisés dans le témoignage des enfants". Comment faire parler la fillette ? Nous avons posé la question à Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre et psychanalyste. Selon lui, il faudra "d’abord la soigner, évidemment, puis la mettre en confiance (...) Attendre qu’elle veuille bien parler". Le témoignage sera ensuite recueilli par des spécialistes. Afin de ne pas épuiser Zainab, l’audition se déroulera sans doute sur plusieurs jours avec de courtes séances. Bien que le témoignage soit indispensable pour savoir ce qui s’est passé et connaître in fine l’identité du ou des criminels, il n’en comporte pas moins un choc supplémentaire pour l’enfant : "Faire parler ces enfants, c’est probablement faire revenir l’horreur de la tragédie", rappelle le Dr Cyrulnik.
Quand les médecins jugeront que son état de santé le permet, Zainab al-Hilli pourra être entendue par des gendarmes en milieu hospitalier, a ajouté le magistrat en charge de l’affaire, car "pour l'instant ils font barrage".
Un autre témoignage s’avère également capital, celui du de frère de Saad al-Hilli, l'homme tué dans le véhicule. Zaid al-Hilli est actuellement entendu pour la troisième journée consécutive en Grande-Bretagne.