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Eure-et-Loir: ce que l'on sait de l'accident d'un car scolaire dans lequel une adolescente de 15 ans est morte

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Une adolescente de 15 ans a été tuée et 24 autres enfants ont été légèrement blessés ce jeudi 30 janvier dans un accident de car scolaire en Eure-et-Loir. Le conducteur, testé positif aux stupéfiants, a été placé en garde à vue. Une enquête judiciaire a été ouverte et le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre a été saisi.

Un terrible accident sur le chemin de l'école. Ce jeudi 30 janvier, un accident de car scolaire a eu lieu près de Châteaudun, en Eure-et-Loir, entre Le Mans et Orléans, tuant une adolescente de 15 ans et blessant plusieurs autres personnes.

• Un accident qui n'impliquerait pas d'autres véhicules

Alors que le car scolaire transportait 35 collégiens, lycéens et élèves d'un centre de formation des apprentis (CFA), il s'est renversé peu avant 8 heures sur la route de Jallans, sur la D927, entre Châteaudun et Pithiviers. Sur les photos diffusées depuis, on aperçoit le car couché sur le flanc le long d'une route de campagne.

"Selon les premiers éléments, seul le car serait impliqué", a expliqué devant la presse le ministre des Transports, Philippe Tabarot, qui s'est rendu sur place.

Le conducteur du bus a quant à lui expliqué à ce stade "avoir croisé un véhicule circulant trop proche de la ligne séparatrice, avoir voulu l’éviter, et s’être retrouvé dans le fossé", selon le parquet de Chartres.

Le ministre Philippe Tabarot a précisé qu'au moment des faits les élèves "étaient en train de dormir (...) et nous ont dit ne pas s'être rendus compte de grand-chose" et s'être réveillés "avec un car qui était totalement renversé."

Selon le président du Conseil régional du Centre-Val de Loire, François Bonneau, un "mouvement de solidarité extraordinaire" s'est mis en place au sein du car dans les secondes qui ont suivi l'accident. "Les enfants se sont entraidés, les plus grands les plus costauds ont ouvert les trappes, ils ont aidé les plus petits à sortir. Beaucoup se sont entraidés pour accéder à l'extérieur", a-t-il assuré sur BFMTV.

"La dangerosité" de la route avait été signalée en raison de son caractère sinueux et du fossé qui borde la voie, a expliqué le maire de Châteaudun Fabien Verdier sur notre antenne. "Malheureusement, les interventions n'ont pas eu lieu", a-t-il ajouté.

Le bus accidenté est un bus interscolaire géré par la région qui transportait les enfants dans trois lycées, deux collèges et un CFA de la région de Châteaudun. En début d'après-midi, deux dépanneuses ont redressé le car et la route a été coupée à la circulation, selon un journaliste de l'AFP sur place.

• Une adolescente tuée et 26 blessés

Une adolescente de 15 ans, Joanna, est morte dans l'accident de car. Habitant dans le Loiret, elle était arrivée en classe de seconde au lycée Émile Zola de la région en septembre dernier.

"Son corps va être transporté à l'institut médico-légal de Garches afin que soit réalisé un examen de corps", a précisé le parquet de Chartres dans un communiqué à la mi-journée.

24 mineurs sont légèrement blessés et soignés sur place, a affirmé la région Centre-Val de Loire à BFMTV. Deux autres enfants sont quant à eux en urgence relative et ont été transportés à l'hôpital.

"C'est un drame qui nous bouleverse, qui bouleverse toutes les personnes présentes sur place ce matin", a réagi le ministre Philippe Tabarot, adressant une "pensée très forte" à la famille de l'adolescente décédée.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a décrit cet "accident" comme étant "absolument dramatique". Joanna "était partie pour son lycée, c'est en fait la mort qui l'attendait", a-t-il déploré au micro de BFMTV.

Selon la préfecture, six véhicules et 40 sapeurs-pompiers ont été déployés sur place. Un poste médical avancé et une cellule d'urgence médico-psychologique ont été mis en place au centre de secours de Châteaudun, situé à proximité du lieu de l’accident, "pour prendre en charge les victimes, avec le Samu".

Une cellule d'écoute a aussi été ouverte au sein de l'établissement Emile Zola où était scolarisée l'adolescente décédée. Cette cellule restera en place au moins jusqu'à la fin de semaine.

La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne, actuellement en déplacement à Mayotte, a exprimé sur X sa "vive émotion" et son "immense tristesse" face à cet accident.

"J'adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. J'exprime tout mon soutien aux élèves et à la communauté éducative. Je suis avec attention l'évolution de l'état de santé des blessés. Je me rendrai auprès de la communauté scolaire du lycée Émile Zola lundi matin", a-t-elle ajouté.

• Le conducteur testé positif aux stupéfiants

Le conducteur du car scolaire, placé en garde à vue ce jeudi matin, a été testé positif aux stupéfiants. "Le test salivaire aux produits stupéfiants, pratiqué sur le conducteur, s’est révélé positif", affirme le parquet de Chartres. À noter que ce test salivaire ne permet pas encore d'assurer que le conducteur était sous l'emprise de stupéfiants. Il faut que cela soit confirmé par un laboratoire spécialisé en toxicologie. Âgé de 26 ans, il était inconnu de la justice.

"Un prélèvement sanguin a été immédiatement réalisé afin de faire procéder, en urgence, à une analyse qui confirmera ou pas la présence de produits stupéfiants dans le sang du conducteur du bus", précise le parquet.

Certains médicaments peuvent en effet fausser les résultats. Par exemple, des sprays antirhume, composés d'éphédrine ou de pseudoéphédrine, peuvent engendrer un dépistage positif aux amphétamines, ou des médicaments à base de codéine, peuvent impliquer une positivité aux opiacés. Les résultats définitifs devraient être connus "dans la nuit ou demain dans la matinée", selon le ministre des Transports.

Cet homme est le chauffeur attitré de la ligne qui relie Orgères et Châteaudun depuis plus d'un an. Il récupérait et déposait les élèves tous les matins et tous les soirs. C'est un chauffeur bien connu des élèves et de leurs familles. Il est "très apprécié des jeunes", selon nos informations.

Les chauffeurs de l'entreprise de transports concernée sont soumis à des contrôles aléatoires deux fois par an selon François Bonneau, le président de la région.

• Le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre saisi

Une enquête judiciaire a été ouverte des chefs d’homicide et blessures involontaires. Elle "a été immédiatement confiée à l’Escadron départemental de la sécurité routière d’Eure-et-Loir", selon le parquet de Chartres.

"La procédure se poursuit dans le cadre de la flagrance, sous la direction et le contrôle du procureur de la République de Chartres. Les investigations doivent permettre de comprendre les conditions exactes de survenue de cet accident et du décès", abonde le parquet dans son communiqué.

Le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a été "saisi", a affirmé le ministre des Transports. "Cela pourra apporter des éléments de réponse sur l'état du matériel, sur la dangerosité de l'endroit où s'est déroulé l'accident, et les conditions dans lesquelles le chauffeur a pris son service ce matin", a-t-il précisé.

Juliette Brossault