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Police-Justice

Ce que l'on sait du viol d'une adolescente qui a eu lieu dans l'Essonne

L'écusson de la police nationale en décembre 2019. (Photo d'illustration).

L'écusson de la police nationale en décembre 2019. (Photo d'illustration). - DENIS CHARLET / AFP

Deux adolescents soupçonnés du viol d'une adolescente dans l'Essonne, ainsi que d'avoir filmé et diffusé les images sur les réseaux sociaux, ont été mis en examen et placés en détention provisoire dimanche.

Deux individus ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce week-end, soupçonnés d'avoir violé une jeune fille mineure dans la cage d'escalier d'un immeuble de Morsang-sur-Orge, dans l'Essonne, jeudi dernier, avant de publier la vidéo sur les réseaux sociaux. 

  • Une vidéo diffusée et relayée sur Twitter

Vendredi soir, en quelques heures seulement, la vidéo du viol de l'adolescente a été massivement relayée sur les réseaux sociaux. Cette vidéo d'une minute, d'abord diffusée sur Snapchat puis sur Twitter, montre une jeune fille facilement reconnaissable se faire insulter, menacer puis violer par deux individus dans une cage d'escalier.

Plusieurs centaines d'internautes ont interpellé les forces de l'ordre pour leur signaler la séquence illicite, via la plateforme Pharos mise en place par le ministère de l'Intérieur afin de détecter les crimes et délits en ligne. La police nationale a demandé que cette vidéo ne soit plus relayée. 

  • L'enquête des internautes 

Une mobilisation organisée sur les réseaux sociaux a rapidement permis d'identifier les auteurs des faits. Un jeune homme âgé de 16 ans a grandement participé à l'identification des deux principaux suspects, rapporte Le Parisien.

Ce hacker du département du Doubs, surnommé Kobz sur les réseaux, a dévoilé dès vendredi soir l'identité d'un des deux adolescents à ses abonnés, persuadé de l'avoir formellement identifié. Un pratique illicite, même si une source proche de l'enquête reconnait que "ça (les) a bien aidé". 

Sur une vidéo partagée sur Snapchat et Twitter, on peut voir un groupe de jeunes se rendre au domicile d'un homme présenté comme le père d'un des suspects pour demander au fils de se rendre. 

  • La victime, mineure, identifiée

Le parquet d'Evry a ouvert une information judiciaire pour viol en réunion et enregistrement ou diffusion d’images d’atteinte volontaires à l’intégrité de la personne. La victime, une mineure habitant la commune de Grigny dans l'Essonne, a d'ores et déjà été identifiée par les forces de l'ordre.

  • Deux adolescents mis en examen

Deux jeunes hommes de 16 ans, soupçonnés d'être les auteurs du viol et de la vidéo, ont été mis en examen pour "viol en réunion" et "enregistrement et diffusion d'images violentes et dégradantes" et placés en détention provisoire ce dimanche.

L'un des mineurs s'est rendu de lui-même au commissariat de Juvisy vendredi soir pour reconnaître les faits. Dans la nuit de vendredi à samedi, son complice a été interpellé et également placé en garde à vue, ont précisé des sources policières. L'un des deux jeunes hommes était déjà connu des services de police pour viol, a-t-on appris ce lundi, confirmant une information du Parisien.

  • La charge contre Twitter de Marlène Schiappa

"Ce sont des adolescents mais cela n'excuse rien", a réagi la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, dans une interview publiée samedi soir sur le site du Parisien. "Le respect des femmes doit s'appliquer à tous les âges et à tous les territoires de la République".

Dénonçant une "vidéo abjecte", la secrétaire d'Etat a mis en cause le réseau social Twitter. "Dès que j'en ai eu connaissance, j'ai immédiatement contacté Twitter pour qu'il la retire", a-t-elle expliqué. "Mais des copies circulent encore. Ce réseau social n'est pas à la hauteur, les criminels le savent, voilà pourquoi ils s'en servent", a-t-elle déploré. 

Interrogée sur la nécessité de renforcer la loi, Marlène Schiappa a rappelé que "depuis l'an dernier, les internautes qui insultent des victimes peuvent être condamnés, comme ceux qui retweetent ce type de vidéos", tout en s'indignant de lire "encore des commentaires" disant "que cette jeune fille n'a pas été violée car elle ne se débat pas".

Jeanne Bulant