Poitiers comme cible potentielle: ce que l'on sait du "projet d'attentat islamiste" déjoué

Le pire a été évité. Trois jeunes hommes ont été mis en examen et placés en détention provisoire samedi 7 décembre à Paris, soupçonnés d'avoir élaboré un "projet d’attentat islamiste", a appris dimanche BFMTV auprès du parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information du Parisien.
• Qui sont les interpellés?
Mardi et mercredi, les trois hommes avaient été placés en garde à vue. Ils ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 20 novembre, a confirmé le Pnat.
Les trois suspects sont âgés de 19 ans et 20 ans et originaires de Nantes et Nîmes, deux villes où ils ont été interpellés. Ils sont tous les trois étudiants: l'un en chimie, un autre en psychologie, et le troisième en informatique, qui est par ailleurs le fils d'un imam, a appris BFMTV d'une source proche du dossier.
Ces jeunes hommes, au profil radicalisé islamiste, échangeaient sur les réseaux sociaux et sur des messageries chiffrées et ont été repérés par ce biais par les enquêteurs. Leurs conversations ont été repérées par les services de renseignement.
Tous ne présentent pas le même niveau de danger, selon une autre source proche du dossier à BFMTV. L'un des trois présente "un profil très sérieux".
• Que leur est-il reproché?
Selon une source proche du dossier, les suspects avaient évoqué dans leurs échanges la ville de Poitiers, comme cible potentielle. La ville de Poitiers avait été choisie de manière symbolique puisque c'est là que le roi Charles Martel avait repoussé les troupes arabes au VIIIe siècle. La DGSI a été très brièvement évoquée comme cible, mais jamais de façon concrète, d'après une source proche du dossier à BFMTV.
Ils ont tenté de récupérer de quoi fabriquer des engins incendiaires et des bombes artisanales, mais n'y sont pas parvenus.
L'information judiciaire ouverte samedi vise les interpellés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, détention et transport de substance ou produit incendiaire ou explosif et fabrication non autorisée d’engin explosif ou explosif.
Dans ce cadre, deux personnes ont été mises en examen de l’ensemble des chefs visés au réquisitoire introductif, une troisième du chef d’association de malfaiteurs terroriste criminelle.
• Un risque terroriste toujours élevé
Alors qu'en novembre passé celui qui était encore ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonçait que 43 attentats avaient été déjoués en France en l'espace de cinq ans, le risque d'attentat islamiste est toujours présent.
Comme l'avançais Olivier Christen du Pnat en septembre 2024, "la menace djihadiste représente 80% des procédures diligentées par le PNAT" et au 1er semestre 2024, "il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures de ce type que sur la même période en 2023."
Pendant la période des Jeux olympiques, la menace terroriste a été prise en amont avec l'identification de trois projets violents: à Saint-Étienne, un individu tchétchène était en lien direct avec une organisation terroriste, en région parisienne, plusieurs individus avaient pour objectif de viser un site symbolique de Paris, et en Gironde, deux individus de 18 ans ont été mis en examen le 27 juillet.