Ce que l'on sait des violences dont sont accusés des policiers à Garges-lès-Gonesse dans le Val-d'Oise

Quatre policiers ont été mis en examen vendredi 18 juillet et placés sous contrôle judiciaire pour "violences" et "faux en écriture", soupçonnés d'avoir passé à tabac un adolescent dans la nuit du 14 au 15 juillet, a indiqué le parquet de Pontoise.
De leur côté, les policiers contestent toute violence, selon les informations de BFMTV. Voici le résumé de ce que l'on sait de cette affaire.
• L'adolescent dit avoir été passé à tabac
À Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d'Oise, un adolescent de 17 ans fait appel le 14 juillet vers 23 heures à des proches et à des pompiers. Il présente alors "des blessures au visage qu'il imputait à des fonctionnaires de police en affirmant avoir été monté de force dans un véhicule après une course-poursuite à pied, puis avoir subi des coups avant d'être relâché", a détaillé le procureur Guirec Le Bras dans un communiqué diffusé vendredi après-midi.
D'après le récit du député LFI de la circonscription Carlos Martens Bilongo, qui s'est entretenu mercredi avec le mineur, le lycéen était en train de faire une commission dans un magasin lorsque des policiers l'ont accusé de les filmer. "Ils lui ont dit 'on va te niquer'. Du coup, il a pris peur et est parti en courant (...) Il a subi une agression gratuite, il s'est fait tabasser par quatre policiers", a déclaré mercredi à l'AFP Carlos Martens Bilongo.
De son côté, Me Lorraine Thouery, avocate de la victime, parle d'une affaire "d'une extrême gravité". La sœur de la victime a pris la parole sur les réseaux sociaux, dénonçant un "acte lâche et ignoble de voyous censés protéger la population".
• Les policiers contestent toute violence
Sollicitée, l'avocate des quatre policiers, Me Ines Davau, a indiqué à BFMTV que les policiers contestaient les accusations de violence. "Il est particulièrement inquiétant de voir ces fonctionnaires jetés en pâture, dans une polémique nourrie notamment par un député de la République", a déclaré l'avocate à l'AFP.
Selon les informations de BFMTV, les policiers ont expliqué avoir procédé à un contrôle à proximité d’un point de deal. C’est là que, selon la version des policiers, le jeune homme a pris la fuite, avant de revenir quelque temps plus tard. Si les policiers reconnaissent avoir fait monter le jeune homme dans leur véhicule pour procéder au contrôle, ils contestent en revanche toute violence et expliquent l'avoir relâché au lieu souhaité par le jeune homme.
En fin d'après-midi vendredi, le ministre de l'Intérieur a réagi, via son compte X, en qualifiant de "graves" les accusations portées contre les policiers. "La justice devra faire toute la lumière sur ce qui s'est passé. L'exemplarité des forces de l'ordre n'est pas négociable," a commenté Bruno Retailleau.
• Trois jours d'ITT pour l'adolescent
Après examen de l'adolescent, le médecin de l'unité médico-judiciaire de Pontoise-Gonesse a établi son incapacité totale de travail (ITT) à trois jours, selon les précisions apportées vendredi par le ministère public.
Conformément aux réquisitions du procureur, les agents ont été mis en examen pour "faux en écriture" et" violences" avec les circonstances aggravantes que les faits ont été commis en réunion et par des personnes dépositaires de l'autorité publique. Une mesure d'interdiction d'exercer leur profession a également été prise contre eux par le juge des libertés et de la détention, a ajouté le ministère public.
Les infractions dont ces agents sont suspectés sont punies de peines pouvant s'élever à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, a indiqué le procureur, tout en rappelant le principe de présomption d'innocence.