Carlton de Lille: DSK, "le roi de la fête"

Dominique Strauss-Kahn le 26 février 2013 - -
Si Dominique Strauss-Kahn a toujours affirmé ignorer que les femmes présentes aux parties fines auxquelles il avait participé étaient des prostituées rémunérées, les juges, qui ont décidé de son renvoi en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé" dans l'affaire du Carlton de Lille, ont conclu au contraire à la responsabilité de l'ancien patron du FMI.
Dans leur ordonnance de renvoi révélée par Le Figaro mercredi, les magistrats instructeurs lillois notent "qu'il n'était nullement question de libertinage, mais d'abattage et de commandes de prestations".
"Un acte matériel de proxénétisme"
La présence à certaines soirées de couples extérieurs étaient davantage un "alibi", selon les juges, destiné à satisfaire DSK décrit en "roi de la fête". Pour les juges, "son ignorance n'est qu'un système de défense".
L'ancien ministre socialiste "conservait la main sur la programmation des soirées, lesquelles ne s'organisaient qu'en fonction de ses disponibilités d'agenda", font encore valoir les magistrats, qui reprochent aussi à DSK la mise à disposition, pour ces soirées, d'un appartement dont il était "locataire de fait": il aurait ainsi "accompli un acte matériel de proxénétisme".
Dans un communiqué diffusé le 26 juillet, Strauss-Kahn avait dénoncé une "instruction exclusivement à charge", même s'il "s'attendait à cette décision et se présentera donc sereinement devant le tribunal". Le parquet, bien qu'ayant requis un non-lieu en faveur de DSK, a décidé de ne pas faire appel du renvoi en correctionnelle de l'ancien patron du FMI et de treize autres mis en examen.