Carcassonne: des policiers tirent sur un fuyard, l'IGPN saisie

Les magistrates ont été convoquées par l'IGPN. - AFP
La scène a été d'une rare violence. Un homme qui a heurté un policier en tentant de fuir un contrôle de police à Carcassonne au volant d'une voiture a été grièvement blessé par arme à feu, a indiqué dimanche le parquet, précisant que l'IGPN avait été saisie.
Les circonstances autour des coups de feu tirés par les fonctionnaires de police restent floues, la version de la famille contredisant celle d'un syndicat de police.
Un polciier blessé
Jeudi, "Une course poursuite s'est engagée dans les rues étroites du quartier de la Bastide à Carcassonne entre le conducteur d'une Peugeot 206 SW et trois fonctionnaires de police de la brigade anti-criminalité", a indiqué dans un communiqué la procureure de Carcassonne Géraldine Labialle.
"Un fonctionnaire de police a été blessé aux jambes par le véhicule. Soigné à l'hôpital, il en est ressorti le soir-même", a-t-elle ajouté, soulignant que le véhicule avait emprunté des sens interdits à "très vive allure" et occasionné de "nombreux dégâts au domaine public".
Pour parvenir à l'interpellation, deux policiers "ont fait usage de leurs armes de service", a affirmé le parquet, sans préciser à quel moment les tirs avaient eu lieu.
L'homme, âgé d'une quarantaine d'années et blessé à la jambe et à l'épaule, est toujours hospitalisé en service de réanimation.
Selon le syndicat de police Alliance, les fonctionnaires qui plaident la "légitime défense" ont fait usage de leur arme à feu alors que le fuyard se trouvait dans sa voiture.
"Connaître la vérité"
La famille de l'homme, s'appuyant sur une vidéo de l'interpellation tournée par un riverain, affirme qu'il a été touché par les tirs alors qu'il était déjà sorti de son véhicule.
Sur ces images qui circulent sur les réseaux sociaux et qui ont été identifiées par l'avocat de la famille, Me Franck Alberti, on voit un homme courir, suivi de deux policiers, avant de tomber brusquement.
La famille a déposé une plainte auprès du parquet de Carcassonne pour coups et blessures volontaires, a indiqué à l'AFP Me Alberti.
"Nous ne sommes dans aucune démarche anti-policière, mais dans une position destinée à connaître la vérité", a souligné l'avocat, évoquant des éléments "troublants" dans cette affaire.
Une enquête a été ouverte pour "refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d'autrui, violence volontaires avec arme par destination sur personnes dépositaires de l'autorité publique et tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique", a indiqué le parquet.
Et l'IGPN de Marseille a par ailleurs été saisie du chef de "violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique".