Camaret, ex-entraîneur de tennis, devant la justice pour viols

Régis de Camaret - -
L'entraîneur de tennis Régis de Camaret, 70 ans, comparaîtra à partir de jeudi devant les assises du Rhône, accusé de viols, il y a plus de vingt ans, de deux mineures, alors qu'une vingtaine de ses anciennes joueuses l'affronteront à la barre comme témoins.
Il a fallu remonter jusqu'à la Cour de cassation pour que soit jugée cette figure du tennis français, qui a notamment accompagné Nathalie Tauziat jusqu'à la 3e place mondiale et la finale de Wimbledon.
Pour rappel : la Cour d'appel d'Aix-en-Provence avait décidé en 2009 d'un non-lieu, invalidé en 2011, avant que la Cour d'appel de Lyon ne renvoie Régis de Camaret devant les assises pour "viols" et "tentatives de viols" sur mineures de moins de 15 ans par personne ayant autorité, un crime puni de vingt ans de réclusion.
Un "gourou" aux "mains baladeuses"
L'affaire a débuté en 2005 par une plainte d'Isabelle Demongeot, ancienne n°2 française, pour des viols que lui aurait infligés son ex-entraîneur entre 1980 et 1989 au tennis-club des Marres à Saint-Tropez, dans le Var, centre avec un internat accueillant des adolescentes.
Les faits dénoncés par la joueuse relatés en 2007 dans son livre Service volé, étaient prescrits. Mais ses déclarations ont conduit une vingtaine d'anciennes joueuses à dénoncer elles aussi des viols et agressions sexuelles, principalement commis dans les années 1980.
Lors de l'enquête, les anciennes élèves de Régis de Camaret avaient évoqué un "gourou" aux "mains baladeuses", exerçant une "emprise terrible" sur ses jeunes joueuses, et clamant son plaisir d'être "le loup dans la bergerie".
Seules deux des anciennes pensionnaires, âgées de 36 ans, ont porté des accusations non-prescrites, remontant à 1989-1991, et seront parties civiles à Lyon. Elles pourront néanmoins s'appuyer sur les propos des autres victimes présumées, citées comme témoins.
Le verdict est attendu le 23 novembre.