"Ca pète à Grigny": des affrontements entre jeunes et policiers en direct sur Periscope

Les images des affrontements entre jeunes et policiers à Grigny ont été mises en ligne sur Youtube et Periscope. - Capture Youtube
Dimanche soir, l'application Periscope a offert un spectacle bien particulier. Des utilisateurs ont filmé en direct des affrontements entre des jeunes du quartier de Grigny 2, dans l'Essonne, et des policiers. Des images tournées avec des téléphones portables depuis les fenêtres des appartements des immeubles agrémentées de petits commentaires.
Plus visible sur l'application Periscope, les images ont été mises en ligne sur le site Youtube. "On n’a pas besoin de la télé on ouvre la fenêtre et puis c’est bon" , s'amuse l'auteur de la vidéo. Malgré la mauvaise qualité des images, on peut y voir une trentaine de jeunes, capuches remontées sur la tête, courir entre les immeubles, assénant des "N**** ta mère" et autres insultes en direction des forces de l'ordre, avant de leur lancer des projectiles.
Banalisation de la violence
"Les keufs ils sont cachés derrière l'immeuble (...) Ca pète à Grigny, ça pète", commente le réalisateur d'un soir pour ses spectateurs. Depuis quelques jours, ces affrontements entre équipes de la BAC et jeunes du quartier sont réguliers, confirme à BFMTV.com une source policière qui préfère qualifier ces événements d'"épiphénomène". Ce dimanche soir, les forces de l'ordre vont faire usage de leur flashball pour tenter de ramener le calme.
Les bruits de verre cassé laissent place aux puissantes détonations. "Il se passe que c'est la m****", poursuit le commentateur, amusé, montrant encore une voiture, prise dans ces émeutes urbaines qui roule à contre-sens. Au moment des tirs, l'auteur de la vidéo préfère fermer la fenêtre. "Là ça devient dangereux", explique-t-il à ses spectateurs. Et de s'étonner de l'affluence pour visionner sa vidéo: "1.500, c'est rien. Dans des histoires comme ça, ça doit atteindre les 5.000. Faut inviter tout le monde."
Cette banalisation de la violence, avec ces retransmission en direct d'affrontements avec les forces de l'ordre inquiète. "C'est la problématique avec ce type d'application, dénonce Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police FO. Le fait d'affronter la police devient un spectacle." Craignant que ces images "peuvent donner des idées à d'autres", le policier déplore "le poids supplémentaire" pour les forces de l'ordre.