"C'était prémédité": le cousin de la victime tuée dans la mosquée du Gard dénonce un acte "terroriste"

Cette photographie montre la mosquée Khadija de La Grand-Combe, dans le sud de la France, le 27 avril 2025, où Aboubakar, un fidèle, a été tué de plusieurs dizaines de coups de couteau à l'intérieur de la mosquée le 25 avril. - Miguel MEDINA / AFP
"Mon cousin a été ciblé parce qu'il était musulman". Après le meurtre d'un jeune fidèle dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, son cousin prend la parole pour la première fois dans les colonnes du Parisien pour demander que l'enquête soit confiée au parquet national antiterroriste (Pnat) et non plus au parquet d'Alès.
Ibrahim Cissé, cousin d'Aboubakar, l'affirme: "Ce qui s'est passé relève du terrorisme: c'était prémédité, la personne est venue en toute conscience tuer quelqu’un dans une mosquée. Nous ne pouvons pas entendre que c’est un acte de folie. Je le redis, Aboubakar, pour nous, a été victime d’un attentat terroriste."
Pour lui, son cousin a été visé par le tueur "parce qu'il était musulman." "D'après les extraits de la vidéo que j'ai pu voir, l'auteur insulte mon cousin, il insulte sa religion. Si ce n’est pas un acte islamophobe, qu'est-ce que c'est?", interroge-t-il.
"Même traitement"
Dimanche, l'avocat de la famille de la victime avait fait la même demande. "À ce stade, l'analyse des éléments connus ne laisse aucun doute: il s'agit d'une attaque de nature terroriste", écrit Me Mourad Battikh dans un communiqué. "Il est tout aussi évident que le parquet national antiterroriste doit se saisir de cette affaire sans délai".
"La communauté musulmane, profondément meurtrie, doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen, notamment à travers la saisine immédiate du Pnat", ajoute l'avocat.
Et de marteler sur BFMTV dimanche soir: "J'ai eu accès à une vidéo odieuse où l'on voit l'auteur tuer cet individu lâchement à coups de baïonnette, proférant des insultes et le laissant agoniser à terre, insultant sa religion. On se pose la question de si c'est un acte terroriste? (...) Il n'y a pas d'autres pistes".
Rassemblements "nécessaires"
Après le choc du meurtre du jeune fidèle alors qu'il priait dans la mosquée de La Grand-Combe, un rassemblement contre l'islamophobie a eu lieu dimanche place de la République à Paris.
À La Grand-Combe, une marche blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un Malien d'une vingtaine d'années, a rassemblé plus d'un millier de personnes dimanche après-midi, entre la mosquée Khadidja, où s'est déroulé le drame, et la mairie de cette petite commune de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès.
Pour Ibrahim Cissé, ces rassemblements sont "nécessaires, pour condamner ce qu’il s’est passé", confie-t-il au Parisien. "Nous souhaitons que ces rassemblements restent pacifiques et apolitiques. Les gens ont besoin de s’exprimer, je le comprends", ajoute-t-il.
Après trois jours de traque, Olivier A., l'auteur présumé des faits s'est rendu tard dans la soirée de dimanche dans un commissariat italien et doit prochainement être rapatrié en France.