"C'est une enfant": une adolescente de 14 ans disparue depuis trois mois, la piste d'un réseau de prostitution à l'étude

Chloé, 14 ans, s'est volatilisée le 6 avril dernier à Colomiers (Haute-Garonne). Deux mois plus tard, ses parents lancent un appel à témoins pour retrouver l'adolescente, probablement entrée dans un réseau de prostitution de mineurs.

L'adolescente n'a pas donné de nouvelles depuis qu'elle s'est volatilisée. Trois mois après la disparition de Chloé, 14 ans, à Colomiers (Haute-Garonne), ses parents lancent un appel à témoins pour tenter de retrouver la trace de la jeune fille.

Alors que l'enquête patine, ils redoutent que leur fille ne se soit engouffrée dans un réseau de prostitution de mineurs. Contactée par BFMTV.com, leur avocate dénonce les lenteurs de l'enquête.

Les parents de Chloé "mènent très clairement un travail d'investigation à la place des enquêteurs", pointe Me Julie Racoupeau.

"L'enquête est au point mort. On se sent abandonné", témoignait dimanche Aurélie Paulet, la mère de la jeune fille, auprès de France 3. "Je sais qu'on va la retrouver. Et je voudrais que ma fille sache qu'on est à sa recherche."

Une première disparition en mars

Avant 2024, rien à signaler d'inquiétant dans le parcours de Chloé, si ce n'est que la jeune fille a développé un trouble anxieux à la suite d'une lourde opération de la hanche. Mais en septembre l'an dernier, son comportement change. Elle se réfugie dans les réseaux sociaux et annonce à ses parents avoir rencontré un garçon.

En janvier dernier, alors qu'ils rentrent chez eux, ces derniers découvrent un homme âgé d'une trentaine d'années dans l'appartement. Alors qu'ils appellent la police, l'individu assure qu'il connaît Chloé et que c'est elle qui l'a fait entrer. L'adolescente confirme: c'est lui, le "garçon" qu'elle a rencontré quelques mois plus tôt aux abords de son collège et dont elle dit être amoureuse. L'homme est à ce moment-là seulement interpellé pour "violation de domicile", mais l'enquête est finalement classée sans suite.

Par la suite, Aurélie Paulet et son mari redoublent de vigilance. Ils tentent tant bien que mal de réguler l'accès aux réseaux sociaux de leur fille, font appel à des éducateurs, mettent en place un suivi psychologique... Mais deux mois plus tard, leur fille disparaît une nuit entière.

Inquiets, ils reprennent contact avec le trentenaire que fréquente Chloé. Vers 4 heures du matin, sur les indications de ce dernier, la jeune fille est retrouvée à un arrêt de bus, presque inconsciente. Hospitalisée en pédiatrie pendant quatre jours à l'hôpital Purpan de Toulouse, elle explique avoir été forcée de quitter son domicile et violée, avant de revenir sur ses déclarations.

Deux jours après sa sortie de l'hôpital, Chloé échappe à la vigilance de ses parents et part de chez elle en courant. Ils tentent de retrouver sa trace, font le tour de Colomiers, et finissent par repasser devant leur résidence. Là, ils voient leur fille s'en aller en voiture, en compagnie de deux hommes. Ils essaient de poursuivre le véhicule, en vain, et perdent la trace de l'adolescente.

"Dénoncer le manque de moyens"

Les parents de Chloé signalent sa disparition à la police. Et même si une enquête pour "disparition inquiétante" est ouverte, le couple se retrouve rapidement à devoir chercher la jeune fille par lui-même. Ses investigations le mèneront jusque dans un hôtel de passe où de nombreuses mineures sont prostituées. Mais là encore, impossible de localiser Chloé.

Contraints par le manque de moyens, des enquêteurs encouragent Aurélie Paulet et son mari à écumer eux-mêmes les sites d'escort, dans l'espoir de tomber sur le profil de leur fille.

"Il y a une grosse défaillance du système qui nous oppose que Chloé est partie volontairement, qu'il faut attendre qu'elle décide de revenir", tance Me Julie Racoupeau. "Mais c'est une enfant. L'État a un devoir de protection des mineurs, il faut la chercher! Cet argument est inaudible."

Sans nouvelles de leur fille depuis plus de trois mois maintenant et craignant qu'elle ne soit retenue quelque part contre son gré, les parents de Chloé ont décidé de s'exprimer publiquement pour faire avancer l'enquête. "L'objectif, c'est de faire savoir à Chloé qu'elle est recherchée, d'obtenir de l'aide, mais aussi de dénoncer le manque de moyens dans l'enquête", indique leur avocate.

Si vous avez des informations, vous pouvez contacter les enquêteurs du Groupe de protection de la famille au 05.61.12.76.96 ou au 07.89.24.24.03, ou bien le commissariat au 05.61.12.77.77.

Elisa Fernandez