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Police-Justice

Battue, violée et accusée d'avoir tué son mari: une nouvelle affaire Jacqueline Sauvage?

Nordahl Lelandais est le principal suspect dans l'affaire de Maëlys en août dernier.

Nordahl Lelandais est le principal suspect dans l'affaire de Maëlys en août dernier. - Capture Facebook

Une femme est accusée d'avoir tué son mari violent. Ce dernier l'avait violée lorsqu'elle avait 13 ans puis l'avait forcée à se prostituer. Les avocates de Jacqueline Sauvage ont décidé de la défendre.

Une nouvelle affaire Jacqueline Sauvage? C'est ce que considèrent les avocates de cette dernière qui ont décidé de défendre cette femme de 37 ans victime de violences conjugales qui est accusée d'avoir tué son mari à La Clayette, en Saône-et-Loire, rapporte RTL.

Les deux avocates de Jacqueline Sauvage - qui a été graciée fin 2016 par François Hollande après avoir été condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent - souhaitent faire sortir de prison Valérie, incarcérée depuis deux mois à Dijon. Selon elles, son époux la violentait et abusait d'elle depuis quatorze ans.

"Cet homme la traitait comme une esclave"

Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta estiment que cette mère de quatre enfants n'a rien à faire en prison. Battue, violée, obligée de se prostituer, Valérie a reconnu avoir abattu son mari, Daniel, âgé de 63 ans, d'une balle dans la tête.

Son corps a été retrouvé début octobre, dix-huit mois après sa disparition, selon Le Journal de Saône-et-Loire. Elle avait elle-même signalé au printemps 2016 la disparition de son mari. Lors de sa garde à vue, Valérie a déclaré s'être faite aider par des proches pour enterrer le corps, indiquait L'Est républicain. "C'est une affaire emblématique de la souffrance des femmes", assure Janine Bonaggiunta à BFMTV.com. Victimes de violences conjugales, elle était sous "l'emprise de cet homme qui la traitait comme une esclave", indique à RTL Nathalie Tomasini.

"Il est certain que cette femme était psychotraumatisée depuis des années et que le passage à l'acte a été provoqué par cette espèce d'explosion de ce qu'on appelle la mémoire traumatique", pointe-t-elle.

"Il n'a eu que ce qu'il méritait", selon sa sœur

L'homme avait déjà été condamné il y a plus d'une vingtaine d'années pour l'avoir violée alors qu'elle n'avait que 13 ans et qu'il était à l'époque le compagnon de sa mère. À l'âge de 17 ans, à sa sortie de prison, "il l'a prise sous son aile et elle est partie vivre avec lui", ajoute Janine Bonaggiunta.

"On est un cran au-dessus dans l'horreur, s'indigne Nathalie Tomasini. Des actes d'inceste, des violences physiques, psychologiques, une emprise qui s'étend sur plusieurs années... On est au-delà. Il est clair que cette femme ne mérite pas d'être condamnée et certainement pas à une peine sévère."

Ses enfants la défendent et confirment les violences conjugales. Sa belle-sœur, c'est-à-dire la sœur du mari violent, la soutient également. "Il n'a eu que ce qu'il méritait et je serai prête à défendre la pauvre Valérie", avait-elle déclaré au quotidien régional Le Bien public.

Céline Hussonnois-Alaya