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Police-Justice

Bataille d'experts autour de la mère de Typhaine

Blandine Lejeune, l’avocate de la mère de Typhaine

Blandine Lejeune, l’avocate de la mère de Typhaine - -

La mère de la petite Typhaine a-t-elle volontairement voulu tuer son enfant ? Plusieurs thèses s’opposent au procès d'Anne-Sophie Faucheur à la cour d’assises du Nord, à Douai.

Quelles étaient les intentions de la mère de Typhaine ? A Douai, les experts ne s’accordent pas sur cette question dans le procès de la mère et du beau-père de Typhaine, une fillette de 5 ans morte en juin 2009 de maltraitances présumées.

La mère de la petite Typhaine, accusée d'homicide volontaire, n'a pas voulu "consciemment" tuer l'enfant, a estimé mardi un expert, devant la cour d'assises du Nord, une analyse immédiatement contredite par un autre psychiatre.

"La boîte noire de l'inconscient"

Pour Blandine Lejeune, l’avocate de la mère de Typhaine, deux des experts s’accordent sur un point : "Le premier a clairement dit qu’il n’avait pas décelé dans son expertise d’intention d’homicide. Le second dit qu’il n’a pas décelé d’intention consciente de vouloir tuer."

"Qu’après dans la dérive, dans l’inconscient, dans la rage qu’elle met pour frapper cette enfant, il y ait une volonté d’en découdre… Cela reste du domaine de, comme la nomme l’expert, la boîte noire de l’inconscient. L’intention de donner la mort, selon eux, n’existait pas."

"Rage agressive et vengeresse"

Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, comparaît depuis lundi avec son ancien compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, pour le meurtre de Typhaine, 5 ans, en juin 2009 de maltraitances présumées, qu'ils avaient camouflé en fausse disparition.

Animée d'une "rage agressive et vengeresse" face à une enfant "qui la défiait" et "ne l'aimait pas", Anne-Sophie Faucheur s'était "engagée dans une sorte de bras de fer" avec Typhaine, a déclaré par visioconférence un expert, qui a réalisé l'examen psychiatrique de l'accusée en janvier 2012.

"J'étais méchante"

"Elle avait conscience de sa violence, 'j'étais méchante' disait-elle. Elle restitue clairement les coups, leur fréquence, leur violence" et voit à l'époque "que son enfant souffre", a poursuivi l'expert, décrivant la jeune femme comme "immature, fière, susceptible".

Anne-Sophie Faucheur "comprend que les coups ont peut-être tué l'enfant", mais "on est plutôt dans une logique de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner (que dans) une volonté d'homicide consciente, claire, affirmée chez la mère", a affirmé l'expert psychiatre.