Balkany: pour Dupond-Moretti "ce n'est pas que la fraude, c'est aussi une immense pudeur"

Après cinq semaines de coups de sang et de débats, le procès Balkany a pris fin mercredi sur les mots du maire de Levallois-Perret qui a exprimé ses regrets. Au total, quatre ans de prison ferme ont été requis à l'encontre de Patrick Balkany pour le volet fraude fiscale, et sept ans pour la partie "blanchiment de fraude fiscale" et "corruption".
Une justice "qui se distingue souvent par ses excès"
Son avocat Me Eric Dupond-Moretti, était l'invité de BFMTV au lendemain de sa plaidoirie. Comme depuis le premier jour du procès, il a dénoncé la volonté des juges, selon lui, de faire de ce procès un procès d'exception:
"Les deux parquetiers ont requis plus que le minimum légal qui est de 10 ans", a expliqué l'avocat qui s'est dit révolté. Pour lui cette réquisition en dit long sur l'état de la justice: "Ce parquet national financier c'est une création nouvelle, récente (...) c'est une justice d'exception. Et la justice d'exception elle se distingue souvent par ses excès (...) On est dans quelque chose de féroce", a poursuivi Dupond Moretti.
"Ce n'est pas de l'argent public"
Pour l'avocat, c'est l'émergence "d'une justice rendue au pied du mur de l'exemple: "Cette justice tient à l'époque. Hyper moralisatrice, puritaine (...) Je ne me reconnais pas dans cette justice là."
Lors du procès le maire de Levallois-Perret avait mis en avant son histoire familiale pour justifier sa fortune: "Ce n'est pas de l'argent public. L'argent c'est celui du père de Balkany (...) qui a fait une immense fortune après la guerre", a expliqué Dupont-Moretti, "Il faut faire la différence entre une fraude fiscale qui serait le fruit d'un pillage d'une caisse publique, et une fraude fiscale qui serait la dissimulation d'une fortune personnelle héritée de son père."
"Une immense pudeur"
Comme il l'avait affirmé lors du procès, Eric Dupond-Moretti a une nouvelle fois contesté ce jeudi matin les faits de corruption reprochés à Patrick Balkany:"L'accusation de corruption est contestée", a-t-il reprécisé. Enfin, après avoir tenté de s'en dégager tout au long du procès, il est également revenu sur la personnalité de son client:
"Balkany ce n'est pas que la fraude, c'est aussi immense pudeur (...) C'est aussi une fanfaronnade, mais qui lui permet de dresser un écran de fumée. Il ne voulait pas que l'on rentre dans son intimité."
Le jugement pour le volet concernant la fraude fiscale sera rendu le 13 septembre. Concernant le second volet du procès des époux Balkany le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 18 octobre.