Avec 160 policiers mobilisés, l'enquête hors normes sur le tueur de la préfecture de police de Paris

Photo d'illustration. - Stéphane de Sakutin - AFP
Quelque 160 policiers ont été mobilisés dans le cadre de l'enquête sur Mickaël Harpon, le tueur de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre victimes et a grièvement blessé une cinquième personne.
C'est un nombre élevé, voire inédit, pour un seul et même cas. Il faut dire qu'outre le travail plus traditionnel de renseignement humain, qui consiste à interroger les proches, les voisins, les collègues, etc., les autorités ont quantité de données informatiques à exploiter.
"C'est un travail de titan", confie un responsable de la police judiciaire à Europe 1. Selon les informations de la radio, la clé contient 64Go de documents, photographies, vidéos, etc. Retrouvée au bureau du tueur, elle lui servait notamment dans son travail.
"Ça représente une somme énorme d'informations"
Des moyens considérables justifiés par le caractère inédit du profil de l'assaillant.
"Pourquoi 160 policiers? Tout simplement parce que l'auteur de ce massacre est un informaticien. (...) Il maîtrise l'informatique mieux que d'autres personnes et tout le travail maintenant consiste à exploiter les informations qui sont nombreuses dans son téléphone, dans son ordinateur, dans tout ce qu'il a pu utiliser au travail", abonde ce mercredi sur BFMTV René-Georges Querry, ancien chef de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT).
"Ça représente une somme énorme d'informations qu'il s'agit d'exploiter rapidement, de façon à pouvoir réagir rapidement si vraiment, à un moment donné, on détecte une information un peu sensible", poursuit-il.
Agir vite
Et les conséquences potentiellement désastreuses d'une éventuelle fuite de ces informations dites sensibles, notamment les noms et adresses de policiers, invitent les enquêteurs à mettre un maximum de moyens sur l'enquête.
"Chaque enquêteur a plusieurs centaines de mails à exploiter", précisait encore à Europe 1 Jean-Paul Mégret, secrétaire général adjoint du syndicat indépendant des commissaires.
Notre consultant police-justice Dominique Rizet explique qu'ils "cherchent à savoir si des informations concernant la sécurité de leurs collègues ont été divulguées, concernant la sécurité de l'Etat, à savoir si ces informations ont été partagées". Sur la clé USB ont notamment été retrouvées des listes de noms, de type organigramme, ou encore des adresses e-mails.
"Le risque encouru, c'est un Magnanville puissance mille, aussi triste que cela puisse paraître", s'inquiétait mardi sur BFMTV Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police-FO.
Le 13 juin 2016, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tous deux policiers, avaient été tués à leur domicile de Magnanville dans les Yvelines par un homme se revendiquant de Daesh.