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Police-Justice

Attaque de la préfecture de police: la découverte d'une clé USB avec des noms de policiers inquiète les forces de l'ordre

Les cercueils des victimes de l'attaque de la préfecture de police de Paris, lors de la cérémonie d'hommage du 8 octobre 2019.

Les cercueils des victimes de l'attaque de la préfecture de police de Paris, lors de la cérémonie d'hommage du 8 octobre 2019. - BFMTV

Une clé USB a été retrouvée dans le bureau de l'assaillant de la Préfecture de police de Paris, contenant des coordonnées de certains de ses collègues, mais également des vidéos de décapitation. La potentielle fuite de ces données inquiète les policiers.

Une clef USB contenant une liste de noms de policiers et leurs coordonnées a été découverte dans le bureau de Mickaël Harpon. On ne sait pas pour le moment si l'informaticien, auteur de l'attaque à la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts jeudi, a diffusé ces données. Et si oui à qui.

Des vidéos de décapitation ont également été retrouvées sur la clé de l'informaticien, habilité secret défense. Un contenu qui confirme un peu plus le profil radicalisé de Mickaël Harpon, et qui laisse craindre que les données concernant des fonctionnaires de police aient été transmises à des cellules terroristes.

"Au-delà de la compromission du secret, ça créé une angoisse chez beaucoup de fonctionnaires des services de renseignement, mais aussi des services de police qui peuvent redouter qu'on s'en prenne à eux", déclare Guillaume Farde, consultant sécurité pour BFMTV. "En cela c'est particulièrement anxiogène".

"C'est hallucinant et à la fois exaspérant"

"C'est hallucinant et à la fois exaspérant. Comment se fait-il que cette personne (Mickaël Harpon, ndlr) ait pu passer au travers des mailles du filet?", s'agace Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police-FO, sur BFMTV. "On est dans l'amateurisme, il faut que l'on dépasse ça".

"On a ouvert la boîte de Pandore via cette clé USB", abonde sur BFMTV Noam Anouar délégué syndical VIGI Police, notamment "parce qu'on ne connait pas du tout la nature des informations susceptibles d'avoir été transmises à (une) organisation terroriste".

"Le risque, c'est un Magnanville puissance 1000"

Pour les fonctionnaires dont le nom se trouverait sur cette clé, la crainte est de se voir personnellement visé par une attaque: "Le risque encouru, c'est un Magnanville puissance mille, aussi tristement que cela puisse paraître", déclare Yves Lefebvre.

Le syndicaliste fait ici référence à l'assassinat en 2016 de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, un couple de policiers attaqué dans leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, sous les yeux de leur petit garçon de trois ans. L'auteur, Larossi Abballa, avait revendiqué son acte au nom du groupe Etat islamique.

En attendant d'en savoir plus, Yves Lefebvre réclame des "mesures de protection de (ses) collègues sans délai" et une communication claire. "On ne peut pas laisser 1000 fonctionnaires de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris baigner dans autant d'incertitude et autant de crainte".

Salomé Vincendon