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Avalanche aux Deux-Alpes: "Les plaques de neige sont instables en raison du vent"

Le risque d'avalanche a été élevé à 4, sur une échelle de 1 à 5.

Le risque d'avalanche a été élevé à 4, sur une échelle de 1 à 5. - Stringer - AFP

Trois personnes ont trouvé la mort dans une avalanche "vraisemblablement" déclenchée par le passage d'un groupe de skieurs sur une piste noire fermée. Le manteau neigeux est particulièrement instable en ce moment.

"L'encadrant a pris la responsabilité d'emmener son groupe sur la piste fermée." Le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain, est ferme mercredi soir après l'avalanche mortelle sur une piste noire fermée aux Deux-Alpes qui a coûté la vie à trois personnes, dont deux lycéens. Car tous les experts s'accordent à dire que le manteau neigeux est très fragile, notamment en raison des chutes de neige soudaines de ces dernières semaines.

Après un début décembre particulièrement doux, responsable d'un manque d'enneigement, la sous-couche est particulièrement fragile. Mais beaucoup de neige s'est accumulée au cours de ces deux dernières semaines. "Les plaques sont particulièrement instables en raison du vent", détaille sur BFMTV Dominique Letang, expert en avalanches.

Niveau d'avalanche élevé

Ce mercredi, le temps était calme. Mais le risque d'avalanche était de 3 sur une échelle de 1 à 5. "Le risque 3 est un risque que l’on retrouve assez régulièrement en montagne en hiver", nuance Frédéric Jarry, formateur sauvetage avalanches. Ce niveau a été élevé à 4 à 16 heures mercredi, sans lien avec le drame qui a touché les Deux-Alpes.

Une raison de plus pour ne pas sortir des domaines skiables. "Une avalanche peut se déclencher sur une pente inclinée à 30 degrés", rappelle Alain Duclos, guide de haute montagne. "Trente degrés, ce n’est pas beaucoup, ça peut arriver qu’on soit sur le domaine skiable ou non". A cette différence près que les pistes ouvertes sont préparées par les pisteurs pour skier en toute sécurité. 

"Suffisant pour tuer"

"Il y a un concept qui va prévaloir sur les risques d’avalanche, c’est l’incertitude et l’illusion de la connaissance", martèle l'expert auprès de la cour d'appel de Chambéry. "L’essentiel, c’est de savoir que la plupart du temps elles sont imprévisibles". Et Alain Duclos prévient: "Ayant l’illusion de se sentir peu de choses sur cette plaque de neige, eh bien le skieur est juste l’amorce d’un phénomène qui peut s’étendre très très loin".

Dans l'accident des Deux-Alpes, les dimensions de la coulée ne sont pas "phénoménales", estime Richard Lambert, expert en avalanches. "20 mètres à la cassure, une centaine de mètres à la dénivellation, mais c'est suffisant pour tuer", rappelle-t-il

J.C.