Attentats de janvier 2015: cinq personnes toujours en garde à vue

- - PHILIPPE HUGUEN, AFP/Archives
Cinq suspects étaient toujours entendus en garde à vue par les services antiterroristes dans l'enquête sur la fourniture des armes aux jihadistes des attentats de janvier 2015 à Paris contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. En début de semaine, les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire avaient mené une vaste opération dans le nord de la France et en Belgique, où ils avaient interpellé treize personnes, dont un ancien douanier et des trafiquants d'armes présumés.
Parmi eux figurait Claude Hermant, un ancien mercenaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, proche des milieux d'extrême-droite, déjà détenu dans un dossier de trafic d'armes à Lille. Sa garde à vue, ainsi que celle de sa femme et de trois autres personnes, a été levée, sans poursuite à ce stade. Les juges antiterroristes parisiens ont délivré un mandat d'amener pour un autre détenu, qui a été interrogé, et des mandats d'arrêt contre deux suspects entendus en Belgique
Le circuit des armes toujours flou
Vendredi, les auditions se poursuivaient pour cinq personnes, suspectées d'être liées aux armes fournies à Amedy Coulibaly et aux frères Kouachi, les tueurs des attentats de janvier 2015. Les enquêteurs, qui se sont intéressés à des réseaux dans la région lilloise et en Belgique, tentent de reconstituer le circuit des armes jusqu'aux mains des assaillants.
Le 7 janvier 2015, à Paris, Saïd et Chérif Kouachi avaient tué douze personnes dans l'attaque contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo avant d'être abattus le 9 janvier, dans un assaut quasi simultané avec celui de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. Au lendemain de l'assassinat d'une policière municipale à Montrouge, Amedy Coulibaly avait exécuté quatre personnes dans ce commerce de produits cachers.
Claude Hermant affirme être un indicateur
Très vite, l'enquête a montré que les armes de Coulibaly, cinq Tokarev et un fusil d'assaut venus de Slovaquie, démilitarisés puis remilitarisés, étaient passées par un intermédiaire en Belgique avant d'être achetées, parmi des dizaines d'autres, par une société de l'épouse de Claude Hermant, entre juillet et novembre 2014. Le couple avait déjà été interrogé en garde à vue en décembre 2015 dans l'enquête antiterroriste.
Claude Hermant, qui se présente comme un indicateur, a affirmé avoir fourni ces armes à un autre trafiquant présumé, Samir L., pour infiltrer un réseau, avec l'aval de la gendarmerie, selon une source proche de l'enquête.