Attentat déjoué en mars 2016: le parquet demande un procès aux assises pour Reda Kriket

Reda Kriket a été interpellé en mars 2016. - AFP - -
Le parquet national antiterroriste (PNAT) demande un procès aux assises pour Reda Kriket, le principal suspect dans l'enquête sur un attentat déjoué en France en mars 2016, quelques semaines avant l'Euro de football, a appris lundi l'AFP de sources concordantes.
Le PNAT réclame également le renvoi de six autres protagonistes, soupçonnés d'avoir eu connaissance à divers degrés de ce projet. Le parquet demande un procès pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" pour tous et pour l'usage de documents administratifs falsifiés concernant le seul Reda Kriket. La décision finale revient désormais aux juges d'instruction.
Un arsenal de guerre découvert
En mars 2016, les enquêteurs avaient découvert un arsenal de guerre "d'une ampleur inédite" dans un appartement d'Argenteuil dans le Val-d'Oise loué par Reda Kriket, un délinquant multirécidiviste de 37 ans converti au jihadisme, avait expliqué à l'époque le procureur de Paris, François Molins. Des fusils d'assaut, des armes de poing et du TATP, un explosif artisanal prisé par les jihadistes du groupe État islamique (EI), avaient été saisis.
Quelques jours seulement après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 et quelques mois après ceux du 13-Novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, cette découverte avait "permis d'éviter la commission d'une action d'une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l'acte", avait souligné François Molins.
Alors Premier ministre, Manuel Valls avait déclaré en juillet 2016 que cette cellule avait "sûrement l'Euro de football en ligne de mire". Cette compétition s'est déroulée en France du 10 juin au 10 juillet 2016.
Un complice de Reda Kriket
Lorsqu'il a été interrogé par les juges, Reda Kriket a toujours nié avoir eu pour projet de commettre un attentat. Il a en revanche admis avoir possédé ces armes afin notamment de braquer des dealers "car ils ne portent pas plainte", selon des documents dont a eu connaissance l'AFP.
Durant un temps, il avait également évoqué un individu, qu'il appelait Abou Badr, comme étant celui ayant déposé les armes dans l'appartement avant de partir en Syrie. Il a finalement reconnu avoir inventé l'existence de ce personnage.
Reda Kriket avait été condamné en son absence en 2015 à Bruxelles avec Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs des attaques du 13 novembre, dans un procès de filière jihadiste vers la Syrie.