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Police-Justice

Attaque du Louvre: le suspect n'a montré aucun signe de radicalisation

Des policiers près du musée du Louvre, vendredi 3 février.

Des policiers près du musée du Louvre, vendredi 3 février. - BFMTV

Selon le père du suspect de l'attaque du Louvre, résidant aux Émirats arabes unis, son fils n'est pas coupable car il n'avait donné aucun signe de radicalisation.

Le père d'un Egyptien soupçonné d'avoir attaqué à la machette des militaires au musée du Louvre à Paris a déclaré ce samedi que son fils n'avait montré aucun signe de radicalisation et n'avait plus donné de ses nouvelles depuis vendredi.

Les enquêteurs tentent toujours d'établir formellement l'identité de l'assaillant. Mais, Reda El-Hamahmy, un général de police à la retraite, a émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'Abdallah El-Hamahmy.

"C'est un garçon simple"

Selon son père, Abdallah El-Hamahmy travaille comme directeur commercial à Charjah, aux Emirats arabes unis, et "s'était rendu en voyage d'affaires (à Paris). Et à la fin, il est parti visiter le musée (du Louvre). Il était censé partir samedi".

Interrogé si son fils s'était radicalisé, il a répondu n'en avoir détecté aucun signe.

"C'est un garçon simple. Nous l'aimons tous. Je peux vous montrer des photos sur lesquelles il ne portait pas la barbe", signe distinctif des jihadistes.

L'assaillant présumé réside aux Emirats arabes unis

Le procureur de la République de Paris, François Molins, a déclaré qu'un Egyptien de 29 ans était soupçonné d'être l'auteur de l'attaque à l'entrée du Louvre. L'homme armé de deux machettes a attaqué quatre militaires, blessant légèrement l'un d'eux à l'entrée de la galerie du Carrousel du Louvre, avant d'être grièvement blessé au ventre par le tir d'un des soldats.

L'assaillant présumé, résidant aux Emirats arabes unis, était entré en France avec un visa touristique le 26 janvier par un vol en provenance de Dubaï, selon François Molins. Le président français François Hollande a parlé d'"un acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute".

Mais le père du suspect remet en cause la version des autorités.

"La version du gouvernement français n'est pas logique. Il fait 1m65 et il a attaqué quatre gardes? Et au bout du compte, ils n'ont rien trouvé dans ses sacs", a-t-il déclaré.

Abdallah El-Hamahmy est marié et son épouse, enceinte, se trouve en Arabie saoudite avec leur fils de sept mois, selon le père du suspect.

D'étranges messages sur les réseaux sociaux

Les enquêteurs français, qui s'interrogent sur l'aide d'éventuels complices, se penchent également sur des tweets postés en arabe sur le compte d'un utilisateur, Abdallah El Hamahmy, qui pourrait être l'assaillant du Louvre. Une dizaine de messages ont été postés quelques minutes avant l'attaque qui n'a pas été revendiquée.

Dans un message sur sa page Facebook, il parle des "frères en Syrie et (...) combattants". Dans un tweet, l'homme cite un verset du Coran qui promet le paradis à ceux qui sont tués en combattant pour Dieu. Dans un autre, il écrit: "pas de négociations, pas de compromis, fermeté et pas de retraite".

Selon un ami du suspect, les tweets étaient bien de son compte. "Je le connais depuis qu'il est diplômé", a-t-il dit, précisant que Abdallah El-Hamahmy était parti pour les Emirats après avoir obtenu un diplôme de droit à l'université de Mansoura en Egypte.

"Je n'avais pas fait attention à son compte Twitter, je l'ai lu après l'incident", a ajouté cet ami qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. "C'était comme si c'était une personne différente. Comme si (le compte) avait été piraté".

M.P avec AFP