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Carrousel du Louvre: ce que l'on sait de l'attaque des militaires à la machette

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L'homme s'est présenté au Carrousel du Louvre avec deux valises avant de se précipiter sur les militaires en proférant des menaces. Le parquet anti-terroriste a été saisi.

Un militaire en faction au Carrousel du Louvre, a ouvert le feu, pour un tir de riposte, vendredi matin à 10 heures sur un homme qui venait de tenter de l'agresser avec une arme blanche, a appris BFMTV. Le mot a été lâché par Bernard Cazeneuve. Selon le Premier ministre, il s'agit "visiblement" d'"une attaque à caractère terroriste".

L'attaque a eu lieu au niveau de l'escalier qui descend du Carrousel du Louvre, le centre-commercial situé en sous-sol, pour mener au musée. Muni de deux sacs à dos, mais aussi d'une machette et d'au moins une autre arme s'est précipité sur les policiers et les militaires présents pour sécuriser l'endroit dans le cadre de l'opération Sentinelle.

"Il a proféré des menaces, notamment Allahou akbar (Dieu est le plus grand, NDLR)", a précisé Michel Cadot, le préfet de police de Paris.

Blessure au ventre

La patrouille a d’abord essayé de maîtriser l’individu via des techniques de combat. N'y parvenant pas et après que l'un des quatre soldats de la patrouille a été blessé au cuir chevelu, un autre a tiré à cinq reprises sur leur assaillant. Une balle a atteint l'individu. "L'attaquant est vivant", a confirmé le préfet de police. Il présente trois blessures par armes à feu dont une au ventre.. Le suspect a été pris en charge par les pompiers et a été évacué vers l'hôpital Georges Pompidou.

Selon nos informations, son pronostic vital est engagé. L'homme, qui n'avait pas de papiers d'identité sur lui et qui n'est pas en état d'être interrogé, a été opéré à partir de 13 heures environ. Le militaire, qui a été hospitalisé également dans le XVe arrondissement va être évacué vers l'hôpital Percy à Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Appartenant au 1er régiment de chasseurs parachutistes de Paliers, en Ariège, il se trouve dans "un état rassurant". Il présente une plaie de trois centimètres qui a nécessité cinq points de suture.

"Son implication sera déterminée par le Procureur de la République", a précisé Pierre-Henri Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Le parquet anti-terroriste saisi

Une équipe de déminage de la Brigade de recherche et d'intervention a été appelée sur les lieux. Aucun explosif n'a été découvert dans les bagages du suspect. Les quelques 250 visiteurs présents à ce moment-là dans le musée du Louvre ont été confinés dans des parties sécurisées.

Au total, ce sont plus de 1.000 personnes qui ont été mises à l'abri. Elles sont actuellement en cours d'évacuation. Un large périmètre de sécurité a été établi tout autour du musée du Louvre. La circulation est interdite. Les stations de métro du quartier ont été fermées. 

La section anti-terroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour "tentatives d'assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Les investigations sont confiées à la section anti-terroriste de la Brigade criminelle de la police judiciaire de Paris (SAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Des perquisitions menées à Paris 

Des perquisitions ont été menées ce vendredi après-midi. La BRI (brigade de recherche et d'investigation) est présente rue de Ponthieu, dans le 8e arrondissement de Paris. L'exploitation du téléphone de l'assaillant a permis aux enquêteurs de remonter vers un individu de 29 ans, de nationalité égyptienne. Arrivé le 26 janvier dernier en France, en provenance de Dubaï, celui-ci devait repartir le 5 février. Pour l'heure, on ignore encore s'il s'agit du suspect. 

En marge de l'enquête, les ministres de l'Intérieur et de la Défense, Bruno Le Roux et Jean-Yves Le Drian, se sont rendus au au Carrousel du Louvre, après avoir salué le militaire blessé à l'hôpital de Percy-Clamart. "Il va bien et rejoindra son unité ce soir", a précisé le ministre de la Défense.

Pour François Hollande, le "caractère terroriste ne fait guère de doute"

En déplacement à Malte, le chef de l'Etat a tenu à réagir.

"Je souligne l'efficacité de l'opération Sentinelle, qui protège le public. Cette opération a pu permettre d'empêcher un acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute. Il appartient à la justice de faire le nécessaire. La menace est là, elle demeure, et nous devons y faire face." 

Les réseaux sociaux apportent quelques indices

Des recherches sur les réseaux sociaux ont permis d'étayer davantage le profil du suspect. Diplômé de droit en 2011, ses derniers messages publiés évoquent la religion, l'islam et la Syrie. "Aucune négociation, guerre implacable", est-il écrit dans son tout dernier message.

L'identité de l'assaillant n'est pas "formellement établie"

Selon François Molins, procureur de la République de Paris, les investigations se poursuivent pour établir l'identité de l'assaillant. Les premiers éléments de l'enquêtent mènent vers un "Egyptien de 29 ans, qui a déposé une demande de visa touristique au consulat de France à Dubaï", le 30 octobre 2016. L'homme, dont le pronostic vital reste "très engagé", est arrivé en France le 26 janvier. Il a "emménagé le jour-même pour une semaine dans un appartement du 8e arrondissement. Le lendemain, il a loué un véhicule, retrouvé il y a quelques instants dans le 8e. arrondissement. Le 28 janvier, il achète 2 machettes dans une armurerie de Bastille. Les numéros de série permettent de remonter vers lui". 

Justine Chevalier avec Cécile Ollivier, Alexandra Gonzalez, Cécile Danré et Alexandra Milhat