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Police-Justice

Arbitrage Adidas: Tapie entendu par les juges d'instruction

L'homme d'affaires Bernard Tapie, le 26 mai dernier, au stade Vélodrome de Marseille.

L'homme d'affaires Bernard Tapie, le 26 mai dernier, au stade Vélodrome de Marseille. - -

L'homme d'affaires est de nouveau entendu depuis 10h00 ce jeudi matin dans le cadre de l'arbitrage qui a accordé à l'homme d'affaires 403 millions d'euros au détriment du Crédit lyonnais.

Les juges du pôle financier de Paris entendent ce jeudi matin Bernard Tapie, dans l'enquête sur l'arbitrage qui avait accordé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires en 2008, pour solder son contentieux avec le Crédit Lyonnais. L'audition a commencé à 10h00.

Dans cette affaire, Bernard Tapie a déjà été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée". Avant son audition, l'homme d'affaires avait néanmoins fait part de sa confiance. "Je dois démontrer aux juges que tout, dans cet arbitrage, s'est passé de manière loyale et je pense qu'on a tous les éléments pour le faire", a-t-il déclaré.

"Simulacre" d'arbitrage

Les trois juges d'instruction chargés du dossier ont, eux, le soupçon d'un "simulacre" d'arbitrage, organisé notamment par l'homme d'affaires, son avocat Maurice Lantourne et l'un des trois juges arbitres, Pierre Estoup.

Stéphane Richard, qui dirigeait le cabinet de Christine Lagarde à Bercy, et Jean-François Rocchi, l'ex-patron du Consortium de réalisation (CDR), chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais, sont également poursuivis. A l'instar de Bernard Tapie, les cinq protagonistes sont mis en examen pour "escroquerie en bande organisée".

Réunions à l'Elysée

L'enquête a notamment révélé les multiples rendez-vous de Bernard Tapie à l'Elysée en 2007, avant que le CDR ne décide de tourner le dos à la justice ordinaire et de recourir à un arbitrage. Lors de leur audition devant les juges, Stéphane Richard et Jean-François Rocchi ont confirmé que l'homme d'affaires avait bien pris part à une réunion sur le litige.

En 2005, la cour d'appel de Paris avait condamné le Crédit Lyonnais à dédommager Bernard Tapie à hauteur de 135 millions d'euros pour la vente d'Adidas en 1993. La Cour de cassation avait invalidé cette décision l'année suivante. L'arbitrage, rendu en juillet 2008, avait finalement accordé 403 millions d'euros à l'ancien propriétaire d'Adidas.

M. T. avec AFP