Après la Main d'Or, Dieudonné de nouveau menacé d'une expulsion

L'humoriste Dieudonné M'bala M'bala au palais de justice de Paris le 12 mars 2015. - Loïc Venance - AFP
Une deuxième expulsion, en trois jours? Alors que la justice a décidé en ce début de semaine de l'expulser du théâtre de la Main d'Or, l'humoriste controversé Dieudonné pourrait se voir mis à la porte d'une autre salle: le tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, examine ce vendredi sa demande de réintégration d'un local de Saint-Denis, d'où il a été exclu dernièrement.
"Un vice de consentement"
Le polémiste controversé a assigné en référé le propriétaire de cette salle située au nord de Paris, la SARL des Ateliers Christofle, filiale du groupe Madar, pour obtenir la restitution des lieux et leur remise en état. Au coeur du conflit, une salle de 1.500 m2 que la société de Dieudonné, Les Productions de la Plume, a louée pour y jouer des spectacles.
Dans le bail de courte durée, signé le 8 septembre, seul le nom de la compagne de Dieudonné, Noémie Montagne, apparaît et le propriétaire, s'estimant trompé, l'a dénoncé faisant état "d'un vice du consentement" avant même le début de représentations.
"On ne savait pas que Dieudonné allait s'y produire. Déjà, on a été trompés et, en plus, il y a des risques de troubles à l'ordre public", a expliqué l'avocate d'Alain Madar, Odile Cohen.
En parallèle à cette procédure judiciaire, l'avocate a déposé une plainte pour escroquerie, "un chèque de 54.000 euros déposé par Noémie Montagne étant revenu, rejeté pour motif de vol", et pour tentative d'escroquerie "pour abus de qualité vraie".
Une autre plainte pour diffamation en cours
Une plainte pour diffamation est par ailleurs en cours, son client ayant fait l'objet d'insultes à caractère antisémite sur les réseaux sociaux, a précisé Me Cohen, se disant elle-même prise pour cible.
Si la justice valide son expulsion, le polémiste, condamné à plusieurs reprises pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale, pourrait se retrouver sans point de chute. Mardi, le tribunal de grande instance de Paris a ordonné son départ du théâtre parisien de la Main d'Or, où il se produit depuis 15 ans. Les propriétaires de cette salle estimait que la société qui l'exploitait, Les Productions de la Plume, n'était pas la titulaire du bail initial et que la sous-location était interdite.
Une nouvelle juridiction
Dieudonné ne sera toutefois pas immédiatement chassé du théâtre de la Main d'Or, le tribunal n'ayant pas demandé que la sentence soit exécutée sur le champ. Dans le dossier de la salle de Saint-Denis, Dieudonné avait dans un premier temps assigné les Ateliers Christofle devant le tribunal de commerce de Paris. Mais arrivé à l'audience la semaine passée, son avocat, Me Sanjay Mirabeau, avait préféré se désister, réalisant que son cabinet s'était "trompé de juridiction".
Il avait à nouveau assigné, mais cette fois devant le tribunal de grande instance de Bobigny.