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Police-Justice

Apologie du terrorisme : Rouillan, ex d'Action directe sera jugé pour ses propos sur les terroristes de Paris

Jean-Marc Rouillant a salué début mars le "courage" des terroristes de Paris.

Jean-Marc Rouillant a salué début mars le "courage" des terroristes de Paris. - Lionel Bonaventure - AFP

L'ancien membre d'Action Directe Jean-Marc Rouillan sera jugé pour apologie du terrorisme après son interview en mars où il juge les jihadistes du 13 novembre "très courageux", a indiqué jeudi à l'AFP une source judiciaire. L'audience aura lieu le 1er juin devant la 10e chambre correctionnelle, à Paris.

"Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait. Ils se sont battus courageusement (...) On peut dire (qu')on est absolument contre leurs idées réactionnaires (...) mais pas dire que c'est des gamins qui sont lâches", déclarait l'ex-figure du groupe armé d'extrême gauche, à l'origine de plusieurs attentats et assassinats dans les années 80. 

Lors de l'entretien, diffusé sur le site internet du mensuel, Rouillan, 63 ans, y critique aussi l'idéologie "mortifère" des partisans de l'organisation Etat islamique (EI). "D'un point de vue de l'islam, ils sont impies", argumente-t-il. Mais il se dit également "neutre" entre la France et l'EI.

Entendu par les policiers mardi

Ces propos avaient suscité une polémique et le parquet de Paris avait ouvert le 7 mars une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme", confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP). Jean-Marc Rouillan avait assumé ses propos, tout en répétant ne pas partager l'idéologie de l'EI. Il a été entendu mardi par les policiers et il s'est vu notifier une convocation au tribunal, a précisé la source judiciaire à l'AFP.

Condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de deux personnes, Jean-Marc Rouillan est en liberté conditionnelle depuis 2012. Il avait précédemment été libéré en 2007 avant de retourner en prison à la suite d'une interview accordée à l'Express dans laquelle il estimait que "la lutte armée" peut être nécessaire. Dans le cadre de son contrôle judiciaire, il a pour obligation de ne pas s'exprimer sur ses actions ou de parler de terrorisme. 

C. B avec AFP