Angers: un ex-chef de service du CHU condamné pour harcèlement sexuel

Une chambre d'hôpital - JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Abdel Rahmène-Azzouzi, ex-chef du service d'urologie du CHU d'Angers, a été condamné ce jeudi à 15.000 euros d'amende pour des faits de harcèlement sexuel sur une collègue de travail et le détournement de la finalité du traitement des données de son dossier médical.
Le chirurgien a rejeté "catégoriquement la décision du tribunal", annonçant sa décision de faire "bien évidemment" appel.
"Il n'y a eu aucun geste, aucune parole à connotation sexuelle de ma part à l'égard de cette femme", a-t-il réagi à l'issue du délibéré.
Six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende avaient été requis à son encontre à l'issue de son procès le 14 juin dernier. Le tribunal a relaxé le médecin des faits de harcèlement sexuel sur la plus grande partie de la période pour laquelle il était poursuivi (de juin 2015 à août 2017), mais l'a reconnu coupable de ceux commis entre le 2 août 2017 et le 16 mai 2018.
Les juges ont aussi estimé qu'il avait consulté à dessein le dossier médical de sa collègue secrétaire pour récupérer ses coordonnées. Ils l'ont en outre condamné à verser 3000 euros à la victime au titre de son préjudice moral.
"Il était important que le principe de l'infraction sexuelle soit reconnue car elle était constituée et c'est ce qu'a vécu ma cliente. Sur la période de la relaxe, je ne partage pas l'appréciation du tribunal", a commenté Nathalie Valade, l'avocate de la victime.
L'homme a déposé une plainte contre le CHU d'Angers
Abdel Rahmène-Azzouzi a pour sa part annoncé le dépôt d'une nouvelle plainte contre le CHU d'Angers pour violation de son propre dossier médical.
"J'ai fait un signalement pour quatre violations de ce dossier au procureur. Je n'ai aucun retour, pas plus que de ma demande de protection fonctionnelle, la preuve d'un traitement différencié et communautariste au sein du CHU d'Angers. La justice française s'est déshonorée avec cette décision", a ajouté le chirurgien.
Expert international dans le traitement du cancer de la prostate, Abdel Rahmène-Azzouzi, 53 ans, a été suspendu le 1er août 2018 à titre provisoire de sa fonction de chef de service, à la suite d'un signalement du CHU d'Angers au parquet.
Il exerce toujours au sein de l'établissement en tant que praticien hospitalier et professeur des universités. Candidat malheureux aux élections législatives de 2017 à Angers-Sud, Abdel Rahmène-Azzouzi a aussi été conseiller municipal d'Angers. Il avait annoncé sa démission de ce mandat via une tribune dans laquelle il dénonçait la "politique islamophobe de l'État français".