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Police-Justice

Alençon: le directeur adjoint de la prison blessé par un détenu

Deuxième agression en moins de 24 heures dans la prison d'Alençon

Deuxième agression en moins de 24 heures dans la prison d'Alençon - -

Le directeur adjoint de la prison de Condé-sur Sarthe, près d'Alençon dans l'Orne, a été blessé vendredi par un détenu, selon les syndicats et la direction de l'établissement.

Les incidents se multiplient dans le centre pénitentiaire d'Alençon. 24 heures après l'agression d'un surveillant, le directeur adjoint Fabrice Morot a reçu dans la matinée de vendredi "plusieurs coups de pic, une lame assez longue", a indiqué Emmanuel Baudin, secrétaire régional de FO pénitentiaire.

"Il a saigné de la tête et dans le dos mais il est sorti de l'hôpital dans l'après-midi et il va bien", a précisé le syndicaliste.

"La panique totale dans cet établissement"

Jeudi soir, un autre détenu a "asséné plusieurs coups de poings" à un surveillant qui a reçu 10 jours d'arrêt de travail pour une luxation de l'épaule. Mercredi, deux détenus du centre pénitentiaire qui avaient pris un jeune gardien en otage pendant quatre heures le 30 décembre, ont été condamnés à huit ans de prison supplémentaires en correctionnelle à Alençon.

"C'est la panique totale dans cet établissement. A ce rythme-là et si aucune décision radicale et réfléchie n'est prise, l'administration aura au moins un mort sur la conscience à très court terme", a tonné l'UFAP-UNSA, premier syndicat pénitentiaire.

Force Ouvrière réclame une cinquantaine de surveillants en plus des 180 actuels.

Pas d'activité ou de travail pour les détenus

Pour l'Observatoire international des prisons (OIP), dans cet "établissement ultrasécuritaire" unique en France, "toutes les conditions sont réunies pour que ça se passe mal".

L'OIP critique "les locaux, conçus pour limiter aux maximum les contacts surveillants/détenus et entre détenus". Dans cette prison "éloignée de tout, les liens familiaux sont rendus difficiles et il n'y a pas d'activité ou de travail pour les détenus", ajoute Anne Chereul, coordinatrice nord-ouest de l'OIP.

S. N. avec AFP