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Police-Justice

Ajaccio: des manifestants défilent dans le calme, malgré l'interdiction

Une manifestation s'est déroulée dans le calme dimanche à Ajaccio après des violences dans un quartier sensible.

Une manifestation s'est déroulée dans le calme dimanche à Ajaccio après des violences dans un quartier sensible. - Yannick Graziani - AFP

Un important dispositif de sécurité protégeait dimanche l’accès aux Jardins de l’Empereur à Ajaccio, après des incidents violents. Malgré l’interdiction, des manifestants se sont rassemblés pour le troisième jour consécutif en réaction à l’agression de deux pompiers et un policier.

Le quartier des Jardins de l’Empereur était sous bonne garde dimanche. Une palissade anti-manifestants installée par les CRS bloquaient l’accès à ce quartier sensible d’Ajaccio, touché par des violences. Jeudi soir, deux pompiers et un policier avaient été blessés après un guet-apens. Vendredi et Samedi, des centaines de manifestants avaient pénétré dans ce quartier en scandant "On est chez nous", "Arabes dehors". Une salle de prière musulmane avait d’ailleurs été saccagée vendredi.

Pour éviter de nouveaux débordements, la préfecture a annoncé samedi soir l'interdiction des manifestations dans ce quartier. Dimanche, ils étaient tout de même près de 300 à se masser à l’entrée du quartier "sanctuarisé". Au porte-voix, les meneurs appelaient la foule à rester pacifique et scandaient "On se bat contre la racaille mais pas contre les Arabes" ou encore "on n’est pas des racistes". La manifestation s’est ensuite déplacée vers d’autres quartiers de la ville. Vers 16 heures, une partie du cortège s’est rendue devant la préfecture d’Ajaccio où un drapeau Corse a été déployé sur les grilles. La manifestation a fini par se disperser dans le calme vers 18 heures. En début de soirée, la palissade bloquant l’accès au quartier a été retirée.

Deux hommes placés en garde à vue dimanche

Dimanche soir, Christophe Mirmand le préfet de Corse avait tenu à réitérer ses appels au calme. 

"Je souhaite que ces manifestations cessent, a-t-il déclaré sur BFMTV. Ils n’ont pas de raison d’être et contrarient la réalisation de l’enquête judiciaire qui est actuellement en cours pour identifier les agressions du 25 décembre".

Dans la journée, deux personnes ont été placées en garde à vue. Les deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années sont interrogés sur les événements qui se sont produits jeudi après-midi, avant l’agression de deux pompiers et d’un policier. Les forces de l’ordre et les services municipaux avaient procédé à l’enlèvement préventif de 400 palettes de bois, d’une tonne de pneumatiques et d’un engin incendiaire. Des feux avaient été également allumés et une école du quartier avait fait l’objet d’actes de vandalisme. L’un des deux suspects s’est présenté de lui-même aux policiers. Il n’est pas encore indiqué qu’ils aient un lien avec les agressions de la nuit de Noël.

C. B avec AFP