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Police-Justice

Aix-en-Provence: sa fille recalée à son examen de droit, l'avocat fait pression sur l'université 

L'entrée de l'université d'Aix-Marseille.

L'entrée de l'université d'Aix-Marseille. - Google StreetView

Un avocat au barreau de Paris a très mal vécu que sa fille soit recalée pour la seconde fois et pour quelques centièmes de point. Au point de diffamer une fonctionnaire?

Echouer à son examen pour quatre centièmes de points, soit à 9,96 de moyenne, c'est rageant. Encore plus quand c'est pour la seconde fois. Pauline, étudiante en deuxième année de droit à la fac d'Aix-en-Provence, en a fait en juin 2016 l'amère expérience. Les choses auraient pu en rester là, si, raconte La Provence, son père avocat au barreau de Paris n'avait plaidé sa cause auprès de ses relations.

Juillet 2016, Patrice Mihailov, 54 ans, contacte d'abord un ami chercheur dans l'université où sa fille étudie. Il va ensuite multiplier les courriels, qui au doyen, au médiateur de l'université et à celui de l'Education nationale. Dans ces missives, l'avocat évoque: "'une entreprise malveillante', du 'soin scrupuleux (mis) à pénaliser une étudiante', de 'l'illégalité des démarches' engagées, sans oublier 'le parti de l'intimidation' qu'auraient pris ses interlocuteurs", détaille La Provence. Résultat: il comparaissait mardi pour "diffamation envers un fonctionnaire".

"Passe droit" ou "situation d'injustice"?

Cible privilégiée des diatribes du quinquagénaire, la maître de conférences d'histoire du droit et des institutions Christine Peny, qui est en même temps assesseur du doyen, veut défendre "son honneur personnel", après les mises en cause. A l'audience de mardi, la professeure explique que "sur 700. ils étaient 50 à 60 dans ce cas" (à avoir raté de très peu leurs épreuves, NDLR). Eux ne se sont pas plaints.

En amont, Christine Peny avait reçu la jeune femme, dont il faut préciser qu'elle est majeure. Elle lui avait expliqué qu'elle ne pouvait lui accorder les centièmes manquant. D'autant que l'étudiante a eu 5/20 en droit civil. En face, Me Mihailov exerce un recours administratif et obtient que sa fille passe une session de rattrapage. "Las, relate encore La Provence, elle ne réussira pas davantage son examen".

Pour sa défense, l'avocat parisien évoque sa "colère" face à "une situation d'injustice". En face, Me Spiteri, avocat de la plaignante oppose une demande de "passe droit" inacceptable. Verdict le 11 juillet.

David Namias