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Aix-en-Provence: la maire LR poursuivie pour détournement de fonds publics

Maryse Joissains-Masini en décembre dernier. Elle était alors candidate à sa succession.

Maryse Joissains-Masini en décembre dernier. Elle était alors candidate à sa succession. - BFMTV

La maire Les Républicains d’Aix en Provence, Maryse Joissains-Masini, a été renvoyée devant le tribunal correctionnel a-t-on appris ce samedi. L'élue est soupçonnée de détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts. La justice lui reproche notamment d'avoir promu son chauffeur.

Maryse Joissains-Masini, la maire d'Aix-en-Provence, a été renvoyée devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts. L'ordonnance de renvoi a été signifiée cette semaine par le juge d'instruction Marc Rivet qui a conduit cette enquête ouverte après la réception par le parquet d'Aix-en-Provence, en mars 2012, d'une lettre anonyme.

Un chauffeur promu attaché territorial

Maryse Joissains-Masini, 74 ans, maire depuis 2001 et députée de 2002 à 2012, avait exigé de la commission administrative paritaire du 11 avril 2013 la promotion d'Omar Achouri, son chauffeur, alors qu'il figurait à la 50e place sur une liste dressée par ordre de mérite. Elle avait justifié cette décision par "le nombre d'heures de travail fournies et ce qu'il a subi lors de la précédente municipalité" socialiste.

Entendus, cadres de l'administration et syndicalistes siégeant en commission paritaire ont dit leur étonnement devant cette nomination. La cour administrative d'appel de Marseille a d'ailleurs confirmé, le 27 décembre, l'annulation de l'arrêté par lequel la maire avait nommé Omar Achouri en qualité d'attaché territorial. Aux yeux du juge d'instruction, ces faits seraient constitutifs d'une prise illégale d'intérêt.

Le recrutement d'une... militante de la cause animale

La maire aura également à s'expliquer sur l'embauche à son cabinet de la Communauté du Pays d'Aix d'une militante de la cause animale. Selon l'enquête, les missions de cette collaboratrice recoupaient celles déjà remplies par un service municipal et n'entraient pas dans les compétences communautaires. 

La maire s'estime victime d'un règlement de comptes politiques

La collaboratrice et le chauffeur de l'élue, placés durant l'instruction sous le statut de témoin assisté, bénéficient d'un non-lieu. En revanche, un fils d'Omar Achouri, Christophe Achouri, est renvoyé devant le tribunal pour concussion. Ce délit vise la perception indue d'une somme par une personne chargée d'une mission de service public. En l'occurrence, Christophe Achouri avait été employé par la Communauté du Pays d'Aix, affecté dans des structures sportives, mais, selon l'enquête, il aurait brillé par un très grand absentéisme.

Dans un communiqué samedi à la mi-journée, la maire d'Aix-en-Provence a indiqué: "je relève appel de cette décision". "Dans les deux cas j'ai la conviction d'avoir respecté la loi", écrit Maryse Joissains-Masini. La maire d'Aix-en-Provence s'est en effet toujours défendue de ces soupçons, vantant la bonne gestion financière de la ville, se présentant comme une élue exemplaire et s'estimant victime d'un règlement de comptes politiques.

M.P avec AFP